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22 novembre 2015: Chants de la résilience (pour mes amis parisiens)

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Monique Leyrac, 1968.

[caption id="attachment_3949" align="aligncenter" width="640"]Monique Leyrac, 1968. Monique Leyrac, 1968.[/caption]

Devant l'innommable, on peut toujours compter sur la chanson pour panser les plaies et illustrer de mots notre peine. La prochaine heure, aux croisements de la chanson, de la poésie et du jazz libre, a été imaginée au lendemain des récents attentats de Paris. Bonne écoute!

Dionne Brégent – Chant d’espoir (Capitol; 1976) Claude Léveillée – On ne sait plus (Barclay; 1974) Vic Angelillo & Henri Hamel - Paix (Barclay; 1974) Pauline Julien – Un nouveau jour va se lever (Zodiaque; avril 1971) Yvon Deschamps – publicité OXFAM (1973) Monique Leyrac – Les émigrants (INÉDIT; en concert, mai 1970)

Version originellement publiée en 45 tours et sur l’album Monique Leyrac chante la joie de vivre (Columbia; avril 1969), mais aussi reprise lors d'un concert sur les ondes de Radio-Canada en mai 1970 avec Yves Laferrière à l'orchestration. On y reviendra...

[caption id="attachment_3951" align="aligncenter" width="640"]Seb_Paris Bonjour Paris![/caption] 3333Paul Lauzon – Woke up this morning with FREEDOM on my mind (Paulist Press; 1970) Franck Dervieux – Orejona Major (Columbia; 1972)

Extrait de l'album Dimension M où Dervieux s'entoure des musiciens qui formeront Contraction quelques semaines plus tard. Cette mélodie est d'ailleurs une version initiale d'une chanson qui serait plus tard connue sous le titre Ste-Mélanie Blues.

Gatien Lapointe – Corps de l'Instant EXTRAIT (Écrits des Forges; 1983)

L’Infonie – Paix I (Kot’Ai ; 1973)

Ouverture du DERNIER album du groupe, justement intitulé 3333, une relecture instrumentale (le chanteur/trompétiste Raoûl Duguay n'était plus de la formation) de leur album précédent, 333. La paix... c'est justement ce que je nous souhaite tous.

 

6 décembre 2015: Surf’n’Turf

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[caption id="attachment_3987" align="aligncenter" width="640"]Johnny James & his Invictas. Johnny James & his Invictas.[/caption]

On a par le passé ouvert notre plancher de danse avec quelques éditions spéciales telles Mondo Twister ou Mondo Organissimo et on remet ça aujourd’hui avec une heure Surf’n’Turf : du rock instrumental (le surf) des twists et autres danses méconnues qu’on en peut refuser (ça c’est le turf, les deux pieds ancrés au sol). Pour une analyse en long et en large de dizaines de danses, je ne saurais trop vous recommander de passer par le blogue de l'ami Patrick Foisy, Parka Avenue, qui dédiait un long article au phénomène. Merci à l'historien Robert Thérien pour avoir précisé les quelques dates de sorties qui nous manquaient. Tassez les chaises, sortez la poudre à danser et... bonne écoute!

invictas_45Johnny James & his Invictas – Reine du Twist (Venus; 1962)

Dédié à mon ancienne co-animatrice, Mimi la twisteuse! Simple méconnu du populaire groupe bilingue montréalais qui pressa deux albums (sur Vénus puis Plaza). Peut-être une suite logique et feminine à leur premier 45, Mr Twister. James était le batteur et leader du groupe. Plus tard, il gèrera la carrière de quelques artistes notamment celle du groupe Les Fils d’Alexandre.

Les Rythmaires – Round Twist (Trans-Canada; 1960)

Extrait de l’album «Le Twist à la façon de Rosita & Deno», un couple gérant quelques studios de danse dans la métropole et utilisant divers albums comme outils promotionnels. Ici, Les Rythmaires proposent quelques adaptations et titres originaux qui ne manquent pas de mordant. Les seuls noms crédités sont Larry Hayes & L Hiscock.

Michel Félix et les Twist’O’Matics – C’est ça le twist (Fleur-de-Lys; 1961?)

Chanteur méconnu qui n’a enregistré que deux 45 tours pour le compte de Fleur-de-Lys. Ici, on découvre son premier simple. L’autre face du 45 tours est créditée à Michel Félix et ses Sentimentals, FORT probablement les mêmes musiciens qu’on retrouve de l’autre côté sous le nom Twist’O’Matics : Roy Turk, Lou Handman, Paul Amel & Robert Chabrier.

14twistsLes Twist’O’Rock – Le twist des Twist’O’Rock (Reel; 1961)

Groupe formé de Roméo Duval (piano), Louis Vitale (guitare), Léopold Longpré (guitare), Pierre Lafleur (saxophone ténor), Victor Turcotte (basse) & Bobby Lynch (batterie). Probablement formé de musiciens de studio réunis pour cet enregistrement, ce groupe apparait sur deux albums : 14 Twists & La bataille des Sept (tous deux sur étiquette Reel) aux côtés de la formation Ronnie Dean & The Shamrock. Louis Vitale et Léopold Longpré feront plus tard partie des groupes Les Corvairs et Les Improvistes.

Les Blue Marks – Le percolateur (Kebek; 1964)

Adaptation de Percolator Twist des américains Billy Joe & the Checkmates publié à l’origine en version instrumentale en 1962. Le groupe est originaire de Windsor son enregistre son seul 45 tours avec les musiciens Gaétan Sénécal (chant, piano), Mike Abran (guitare), Jacques Guay (basse), Paul Pelletier (saxophone) et Gaétan Hamel (batterie). Guay rejoindra les Gants Noirs suivant la dissolution des Blue Marks en 1965.

[caption id="attachment_3982" align="aligncenter" width="600"]counts4 The Counts Four, détail de la pochette.[/caption]

The Counts Four – Boom Boom (London; 1964)

The Counts Four – High heels sneakers (London; 1964)

Le groupe était formé de Al Riddler (basse), Cliff Edwards (chant, guitare), Yvan Pratt (batterie) & Geord McLeod (orgue). Cliff Edwards formerait dès 1965 le noyeau dur de la formation folk-pop montréalaise The Bells avec les soeurs Ann & Jacki Ralph. Riddler avait aupravant joué de la basse pour Al Nichols & the Monterays. Suite à la dissolution des Counts, on le retrouverait dans The Green Men pour quelques mois en 1965 (avec des cheveux verts!), le groupe folk-rock de 1966 The Six Foot Sound of Marty Shannon, puis le trio Jim & Stan Plus One (il était One) qui s’est rebaptisé The Faculty. Il fonderait au tournant des années 70 le groupe blues-rock St-Mark Street Band. On revisitera d’ailleurs des enregistrements inédits de cette formation en 2016!

charlots_45PUBLICITÉ - Texaco (Productions Bob Hahn; 196?)

Les Jaguars – Guitar Jet (Tournesol; 1964)

Du jet fuel pour alimenter notre seconde demi-heure! Une composition originale du groupe qui incluait Gilles Morrissette, Doris Thibault, Ray Morrissette et l’ultime guitar hero du Québec Jean-Guy « Arthur » Cossette! Dans les sillons de Supersonic Twist, cette pièce est tirée du convoité second album du groupe, avec cette superbe pochette cheesecake avec une jeune femme tout de Jaguar vêtue. Ne manquez pas Cossette sur scène dans les prochaines semaines, au sein du trio western-swing Lyse & the Hot Kitchen.

Les/The Charlots – Cougar GT (Tempo; 1964?)

Nébuleux groupuscule instrumental qui ne publia qu’un unique simple sur Tempo. À ne pas confondre avec le populaire groupe français du même nom (Les Charlots ces anciens Problèmes qui accompagnaient le chanteur Antoine). L’étiquette Tempo ne publia qu’une dizaine de 45 tours incl. Les Astronautes, les Mark IV et les Sélects.

Hugh Dixon & his Pit Crew – Wheelspin’ (Click; avril 1964)

L’autre face du simple Click!

[caption id="attachment_3990" align="aligncenter" width="640"]En compagnie des Hou-Lops (Yvan Côté & Jean-Claude Bernard) lors de l'intronisation du groupe au Panthéon du Rock en 2015. En compagnie des Hou-Lops (Yvan Côté & Jean-Claude Bernard) lors de l'intronisation du groupe au Panthéon du Rock en 2015.[/caption]

Les Hou-Lops – RPM 6000 (Météor; 1964)

Définitivement un des plus grands groupes rock québécois, intronisés au Panthéon du Rock. Si vous êtes un fan du plus populaire groupe rock issu de St-Hyacinthe, je ne saurais trop vous recommander de tendre l’oreille vers nos deux entrevues de 2013 avec Yvan Côté (guitariste solo) & Jean-Claude Bernard (bassiste) où nous revisitons en détails toute la carrière du groupe, leur avant-gardisme, leurs tournées européennes, leur rencontre avec les Stones, etc.

Hugh Dixon & his Pit Crew – The Flop (Click; avril 1964)

Merci à Robert Lafontaine pour cette découverte! Ce guitariste montréalais avait auparavant fait partie du groupe Big Bob & the Dollars, partageant aussi la scène avec le chanteur rockabilly Bob Davies (aussi des Dollars). On le retrouverait sur quelques simples et trois albums en solo sur Rusticana, comme ici sur High School Guitar / Hugh Dixon’s Frantic Guitars. Serait-ce le même musicien qui serait crédité en 1978 sur l’album space disco Paradise Frame?

hounds_45The Hounds – The Hip-Swing (Lark; 196?)

Formation aussi connue sous le nom Trevor Payne & the Hounds, une présentation Dennis Pantis. Payne est originaire de la Barbade et arrive à Montréal à la fin des années 50. Première manifestation sur vivyle de la légende vivante du Soul/RnB montréalais, converti depuis les années 70 au Gospel avec son Montreal Jubilation Choir.

Les Pharaons – Le Jerk (Idéal; 1966)

Lisez leur fascinante biographie et découvrez tous leurs 45 tours dans cet article du blogue Vente de garage.

Les Gemnaires – Mademoiselle (Laviolette; 1964)

Merci à Michel Alario pour cette rarissime découverte. Les 4 musiciens des Gemnaires seraient de la région de Trois-Rivières (d'où le nom de la compagnie de disques). Deux d'entre eux seraient Pierre Chevalier et L. Marchand.

[caption id="attachment_3991" align="aligncenter" width="640"]Les Gamnaires (photo tirée du livre de Léo Roy, La merveilleuse époque des groupes québécois des années 60). Les Gamnaires (photo tirée du livre de Léo Roy, La merveilleuse époque des groupes québécois des années 60).[/caption]

13 décembre 2015: L’album anglophone inédit des Baronets – Entrevue avec Jean Beaulne

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En compagnie de Jean Beaulne, novembre 2015.

[caption id="attachment_4000" align="aligncenter" width="640"]En compagnie de Jean Beaulne, novembre 2015. En compagnie de Jean Beaulne, novembre 2015.[/caption]

Aujourd’hui, on ajoute une page à l’histoire musicale québécoise en compagnie de mon invité, un acteur important du showbizz québécois des années 60 et 70. D’abord connu au sein du populaire trio Les Baronets aux côtés du regretté Pierre Labelle et de René Angelil – la réponse québécoise aux Fab Four en quelques sortes- il a cumulé parallèlement les emplois fondant notamment deux étiquettes de disques, signant de nombreux artistes émergents et gérant audacieusement la carrière de la formation Les Bel Canto. Après de méga-succès des Baronets tels C’est fou (mais c’est tout), Ça recommence, Est-ce que tu m’aimes ou Twist & chante, peu se souviennent que le groupe ait ensuite tenté de percer le marché américain.

J'ai interviewé l’ex-Baronet Jean Beaulne, question de faire la lumière sur des enregistrements totalement INÉDITS du groupe qui n’ont été découverts que récemment. Il s’agit en fait d’un album COMPLET enregistré à New-York en mars 1965, tabletté et jamais entendu de nouveau depuis 50 ans! Je ne saurais trop remercier l'ami Pascal Pilote ainsi que le blogueur américain Gordon Skene de Past Daily (pastdaily.com) qui a initialement permis la redécouverte de ces bandes originales et accepté de partager en exclusivité ces enregistrements. Bonne écoute!

Recent interview with Jean Beaulne, ex-member of Les Baronets, about the band's lost 1965 album recorded for New York label Vee-Jay. Special thanks must go to Gordon Skene, blogger for Past Daily, who introduced us to 4 undiscovered tracks before sharing the whole unissued session with us. What a great christmas gift! Check out his fascinating daily blog posts, you might find other hidden gems from Quebec! Merci Gordon!

[caption id="attachment_4010" align="aligncenter" width="640"]Magazine Dis-Q-Ton, avril 1965. Magazine Dis-Q-Ton, avril 1965.[/caption] THEBaronetsBLANCComment un trio francophone aussi populaire a-t’il envisagé de conquérir les États-Unis?

Au printemps 1965, Beaulne rencontre par hasard un chasseur de talents dans les locaux de la station radio CJMS. Ce dernier avait été dépêché à Montréal par le président des disques Vee-Jay. Quelques années plus tôt, cette étiquette newyorkaise –comme plusieurs autres- avait été approchée par le manager Brian Epstein pour distribuer son tout nouveau groupe : The Beatles. Vee-Jay avait nonchalamment pressé certains disques des Fab Four quelques semaines avant que la Beatlemania ne déferle sur l’Amérique, mais ultimement, Epstein choisi de signer plutôt une entente avec Capitol… Depuis, Vee-Jay était à la recherche d’une autre formation similaire aux Beatles pour faire oublier leur bévue. Lorsque Beaulne l’invite au restaurant pour continuer leur discussion, le newyorkais est étonné de constater l’immense popularité du Baronet, sans cesse accosté par des fans sur la rue pour des autographes. Peu de temps après, Vee-Jay négocie une entente avec Ben Kaye, gérant des Baronets, pour réaliser le plus tôt possible une session d’enregistrement à New York. Pas l’temps de niaiser…

Mars 1965, Beaulne, Labelle & Angelil s’envolent pour les USA afin d’y rencontrer les musiciens qui superviseront leur travail en studio. Vee-Jay ne lésine pas sur la qualité et le groupe est rapidement pris en charge par une équipe extraordinaire formée d’Al Kasha, Charles Calello, Bob Crewe & Bob Gaudio. La crème de New York! Kasha est un des plus célèbres auteur-compositeur-arrangeur américains qui débute chez Columbia avant de travailler au Brill Building, gagne 2 Oscars et arrange une foule de chansons parmi les plus grands succès du 20e siècle. Calello est bassiste et arrangeur pour The Four Seasons en plus d’orchestrer une foule de tubes du Billboard’s TOP 100 (incluant 38 présence au Top 10). Gaudio, en plus d’être organiste des Four Seasons, signe avec l’auteur-compositeur Crewe plusieurs des méga-succès du groupe (Sherry, Walk like a man, Big girl don’t cry, Can’t take my eyes of you ) ainsi que de nombreux autres titres au Top 100. Y’a pas à dire : Les Baronets sont entre bonnes mains!

11 titres anglophones sont proposés au trio qui retourne à Montréal avec une fragile acétate en guise de maquette. Une fois les nouvelles chansons pratiquées et assimilées, Les Baronets retournent à New-York au début de l'été pour y enregistrer prestement leurs versions définitives, toujours avec les mêmes musiciens en studio. L'album envisagé est un habile mélange de compositions originales, de reprises et d'airs connus «revisités». On y retrouve: Mine all mine (version originale du futur simple Je suis fou, pressé au Québec), I'll step aside (totalement beatlesque, non loin du son des montréalais JB & the Playboys), If you want to (Frère Jacques) & Can't forget her (Little alouette) qui fusionnent des airs connus à des mélodies plus actuelles, That's the way love happens (l'accrocheuse face B du 45 tours promotionnel), La vie en rose (une adaptation feutrée signée Calello), The girl who wanted fame (un titre emprunté au groupe britannique The Wackers), Goodbye to lonesome town (que le trio reprendrait en français sous le titre Seul sans toi ), The birds & the bees (succès du chanteur...), If you want me it's alright (emprunté à Georgie Fame) et l'excellente originale Who can I talk to about you (toujours dans la veine merseybeat). Du lot, Vee-Jay propose d'extraire deux chansons en vue d'un 45 tours (Mine all mine / That's the way love happens ) promotionnel pour les DJs de la ville, à raison de quelques centaines d'exemplaires, sans plus. Le simple est aussi publié dans une rarissime version standard (étiquette noire), mais les jours de l'étiquette newyorkaise sont déjà comptés... En effet, Vee-Jay déclare faillite quelques semaines suivant la parution du 45 tours et doit bientôt cesser toutes ses activités. Le groupe est dévasté et malgré les bonnes intentions de Beaulne qui tentent malgré tout de négocier un nouveau contrat de disque à New York, rien n'y fait. Légalement, les bandes ne peuvent être recyclées. Elle demeureront ainsi à l'abris, dans un coffre fort, durant les prochaines décennies...

Malgré quelques passages à la télévision anglophone (au Peter Martin Show animé par Pierre Lalonde ainsi qu'à une émission ontarienne), Beaulne demeure confiant: son groupe avait tout pour séduire le public américain. Qui sait comment la carrière du groupe aurait évolué si l'album avait été pressé à l'époque? 50 ans plus tard, on peut déjà se frotter les mains et se dire qu'une injustice a finalement été réparée: l'album peut maintenant être entendu et une réédition officielle peut dorénavant être envisagée...

Nous reviendrons dans une éventuelle seconde interview sur les nombreuses productions de Beaulne au courant des années 60 et 70. Entre temps, votre témoignage importe: si vous avez souvenir de cette époque ou pouvez contribuer des photos, des coupures de presse ou des archives vidéos pouvant nous aider à mieux documenter la carrière en anglais des Baronets, écrivez-nous!

[caption id="attachment_4013" align="aligncenter" width="600"]Un Baronet heureux en vaut trois! Un Baronet heureux en vaut trois![/caption]

20 décembre 2015: Le réveillon de Mondo P.Q.

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herman_sapins_yummy

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revcanusaJoyeuses Fêtes chers mondophiles! Quelle année nous avons passé à scruter le patrimoine musical d’ici! J’aimerais d’ailleurs remercier tous les collaborateurs à l’émission notamment l’historien Robert Thérien ainsi que l’ami Gaétan Bricault avec qui j’ai réalisé deux fascinantes émissions consacrées aux pressages privés québécois. Merci aussi aux artistes qui ont visité notre studio comme Ian Sebastian, Ovila Blais, les musiciens du groupe William D. Fisher et bien entendu Jean Beaulne avec qui nous dévoilions en primeur la semaine dernière l’album inédit des Baronets. Vous étiez nombreux à l’écoute et ça nous a touché au plus haut point. À tous ces gens, je lève mon verre de Baby Duck! 2016 sera aussi riche en redécouvertes, j’vous en passe un sapin!

En première demi-heure, nous avons le privilège de vous convier au Réveillon 1968 de la famille Canusa, l’étiquette fondée par le chanteur/producteur Tony Roman! Autour du bol à ponche et jamais loin du micro, une foule d’artistes que vous adorez : Nanette Workman & Tony Roman, Les Hou-Lops, Les Baronets, Patrick Zabé, La Révolution Française, Norman Knight & Johnny Farago.

J’ai pensé laissé la dernière demi-heure de l’année au chef d’orchestre et accordéoniste Hermann Apple qui vous présentera plusieurs sélections lounge tirées de son superbe album : Stéréo Percussions de Noël - Ses carillons & ses percussions (Trans-Canada).

Meilleurs vœux, du lait d’poule sous l’guï et on se retrouve en 2016!

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Le S.O.S. Rock’n’Roll Band (1977-1982)

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SOS_nb_groupe

[caption id="attachment_4050" align="aligncenter" width="936"]SOS_nb_groupeWEB Richard Pelletier, Daniel Breton, Jacques Pelletier & Métyvié.[/caption]

L’univers singulier des pressages privés québécois n’a pas fini de révéler d’obscures formations rock au parcours aussi étonnant que méconnu de nos jours. Dans le cadre de notre seconde édition spéciale à propos des autoproductions des années 70 et 80 en compagnie de Gaétan Bricault, nous avons abordé sommairement la carrière du groupe du Bas St-Laurent Est-Ou-Est. Depuis cette diffusion, Daniel Breton et Serge Métivier, tous deux membres de la formation, ont généreusement accepté de partager leurs souvenirs et photos de cette époque et je les en remercie!

[caption id="attachment_4051" align="aligncenter" width="997"]SOS_Corbeau_071981WEB Le groupe performe "Machine à boules" pour la première fois en ouvrant du même coup pour Corbeau en juillet 1981![/caption]

SOS_toiletteWEBLe groupe fait ses débuts à Rivière-du-Loup en 1977 sous le nom de Baltazar avec Richard Pelletier (batterie), Serge Métivier (guitare) et Normand Desjardins (basse). Suite à une dispute, Desjardins est remplacé la même année par Francis Leblond (basse). À la suggestion de Métivier, le trio adopte bientôt un nouveau nom et devient le S.O.S. Rock’n’roll Band et recrute quelques mois plus tard Jacques Pelletier (claviers, trompette), frère de Richard. Sur scène, le groupe interprète majoritairement des adaptations dans la veine disco-pop. S.O.S. faisait déjà écho au tube du même titre par le groupe Abba… même que parfois, le groupe était surnommé à la blague Les Laines d'Acier.

Lorsque Leblond décide inopinément de visiter l'Europe, on a tôt fait de recruter le bassiste Daniel Breton. Métivier ajoute : À ce moment-là, le groupe s’est vraiment solidifié. Redevenu un trio depuis le départ pour l’armée de Pelletier en 1979, les musiciens décident d’effectuer un tournant définitivement plus rock et de miser davantage sur des compositions originales. Sur les affiches de l’époque, on présente les musiciens à au moins une reprise sous le nom S.O.S. Express (en référence à B.T. Express), mais le plus souvent, ce sera simplement… S.O.S. Métivier précise : Nous avons été le premier groupe à se produire au Jet Disco-Bar en plus de jouer dans différentes discothèques du Bas-St-Laurent. On a aussi accompagné Marc Desrosiers (Gagnant du concours Elvis à l’émission Les Tannants) lors d’une mini-tournée.

[caption id="attachment_4053" align="aligncenter" width="986"]SOS_1978_feat_Marc_DesrosiersWEB Le S.O.S. Rock'n'Roll Band accompagnant Marc «Elvis» Desrosiers.[/caption]

EstOuEst45AAvec l’arrivée d’un quatrième membre, le guitariste Ghislain Lavoie, le son de S.O.S. se durcit, incluant maintenant des titres originaux couplées à des adaptations de chansons de Corbeau, Offenbach, ZZ Top, Foreigner, Aerosmith, Van Halen, Beatles, Rolling Stones, REO Speed Wagon, The Police ou Loverboy. Les musiciens envisagent maintenant la realisation de leur 45 premier tours et sont alors pris en charge par Daniel Pomerleau, propriétaire du disquaire de Rivière-du-Loup… Le Musicologue. C’est ce dernier qui leur permet d’enregistrer deux compositions sur une console 4-Pistes de la station de télévision locale: Comme la pluie avec au revers, Machine à boules. Pomerleau présente l'enregistrement au producteur/DJ Gaétan Richard qui accepte de repiquer et presser le 45 tours à Montréal en 1981 à raison de 2000 exemplaires. La majorité des copies sont écoulées lors des spectacles du groupe pour la modique somme de 1$.

Le 45 tours (l’unique titre sur etiquette Le Musicologue) est crédité à Est-Ou-Est, un jeu de mots discutable d’après S.O.S. Métivier explique: Le groupe a changé de nom afin de se « québéciser » au moment où on sortait notre 45 tours. Les autres musiciens voulaient un nom plus nationaliste. Ça me contrariait mais j’ai fait avec. Pour moi, ça a toujours été et ce sera toujours le S.O.S. Rock’n’roll Band… même si j’ai entièrement dessiné à la main une de nos dernières affiches sous le nom Est-Ou-Est. Nous avons joué dans des festivals ainsi qu’en première partie du groupe Corbeau à l'aréna de St-Charles en juillet 1981. Lorsque les contrats se sont faits de plus en plus rares, j’ai choisi de dissoudre le groupe pour déménager à Québec où j’ai entrepris à temps plein ma carrière de caricaturiste en public comme à la télévision. Le groupe a ainsi donné ses derniers spectacles en janvier 1982 à l’hôtel Près-des-lacs de Squatec, au même moment où était lancé son 45 tours.

[caption id="attachment_4057" align="alignleft" width="103"]SOS_session2WEB Métyvié & Ghislain Lavoie en studio.[/caption]

Machine à boules est une création de Daniel Breton & Richard Pelletier. La chanson exploite le même thème que Pinball wizard du groupe britannique The Who en se vautrant toutefois dans le stoner rock avec des mouvances progressives. On y découvre un joueur compulsif du flipper, prêt à tout donner son p’tit change pour être champion et ne pas tilter... Pour ajouter un effet dramatique à ses solos, Lavoie innove et branche sa guitare dans un module de synthétiseur Korg. Ça va vous scier!

Comme la pluie au revers, est dans un registre sonore complètement différent. Il s’agit d’une ballade signée Métyvié (nouveau nom de plume pour Serge Métivier) avec quelques lignes d'harmonica... un slow de rigueur! Cette face B tourne pendant un temps dans les stations radios, atteignant même la 15e position du palmarès d’un station radio country montréalaise. Suivant la dissolution de S.O.S., Métyvié poursuit sa carrière de musicien parallèlement à son nouveau métier de caricaturiste. Misant toujours sur les autoproductions, il enregistre en 1984 son premier album solo, Reflets d'elle (Cap Rouge: La Collection), sur lequel on retrouve une nouvelle version de la chanson Comme la pluie. L'album est enregistré à Cap-Rouge dans les studios de l'ex-membre des Mégatones, Denis Champoux. Bien qu'attribué à Métyvié, on note cependant la présence de la plupart des musiciens de S.O.S. (à l'exception de Daniel Breton) sur le long jeu.

SOS_4posters_WEB

Metyvie_Reflet_ElleMétyvié participe aussi à la populaire émission Fais-moi un dessin animée par Yves Corbeil entre 1988 et 1992 en plus de s'impliquer dans une foule d'autres productions et d'ateliers jeunesse. Il fait partie un temps des Blues Busters mais on peut de nos jours le voir sur scène au sein de la formation Le Road Blues Band. Breton joue toujours de la basse dans les alentours de Rivière-du-Loup pour le groupe Rock.ca aux côtés de son ex-comparse d'Est-Ou-Est, Ghislain Lavoie.

Si les autres musiciens du S.O.S. Rock'n'Roll Band souhaitent ajouter leur grain de sel à cette biographie ou si vous avez assisté à une prestation du groupe et souhaitez partager une anecdote, contactez-nous!

[caption id="attachment_4056" align="aligncenter" width="991"]SOS_session1WEB Métyvié, Richard Pelletier & Daniel Breton.[/caption]

10 janvier 2015: c’pas une revue, c’t’un show!

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Luc & Lise Cousineau accompagnent les comédiens de la pièce Double Jeu (1969).

[caption id="attachment_4092" align="aligncenter" width="800"]Luc & Lise Cousineau accompagnent les comédiens de la pièce Double Jeu (1969). Luc & Lise Cousineau accompagnent les comédiens de la pièce Double Jeu (1969).[/caption]

Aujourd’hui, on donne suite à notre première spéciale du genre, réalisée il y a plus de 4 ans... et nommée en l'honneur de la dernière revue musicale montée par Clémence Desrochers en 1971. Vous n'êtes pas un fan des comédies musicales? Tendez l'oreille: je vous promet que vous serez surpris!

[caption id="attachment_4093" align="alignleft" width="112"]La Patrie, septembre 1972. La Patrie, septembre 1972.[/caption]

Circociel – Le compteur de foule (Deram; 1976)

Circociel était une production de François Guy (Sinners, Révolution Française, JJ&F) de l'été 1976. En plus de Guy, on retrouvait sur cette pièce Robert Leroux au chant, entouré d’une belle brochette de musiciens/chanteurs/comédiens: Louise Portal, Céline Lomez, Jean-Guy Durocher (La Famille Casgrain, JJ&F), Robert Trépannier, Lise Durocher, Val Condina et Jean Millaire. À la même époque, François Guy (lui-même un ex-premier rôle de Hair en 1970) signe les revues musicales "Tout chaud" (1976), "Paquet-voleur" (1977) et "L'île en ville" (1979).

Le Théâtre La Marjolaine – Pour quelques comédiens (Marjolaine; 1971)

Le Théâtre La Marjolaine avait le sens du marketing avec ses superbes double-simples pour accompagner des pièces de 1964 (Il était une saison), 1966 (Ne ratez pas l’espion) et plus tard en 1971 (Doux temps des amours). La plupart sont imaginés par l’inépuisable Claude Léveillée à la composition, appuyé par l’arrangeur François Cousineau dans les années 60 et en 1971 par Lee Gagnon à l’orchestration. Le théâtre en réalisa une foule d’autres (non endisquées): On aime qu’une fois (1967), L’Arche de Noé (1968), Crackpot (1970), Mascarade (1971), Pour cinq sous d’amour (1973), L’impromptu de Québec ou Le testament (1974)…

Les Alexandrins – Chant du passeur (Polydor; 1969)

Pour leur 4e album ( Double Jeu ) publié en 1969, le duo s'impliquait dans l'élaboration de la pièce de théâtre de Françoise Loranger et adaptatait les textes de cette dernière sur une trame musicale appuyée par quelques membres du Quatuor de Jazz libre du Québec: Guy Thouin (batterie), Maurice Richard (basse), Jacques Perron (claviers) ainsi que Jean Langlois (batterie).

alex

eskimosRobert Charlebois – Archipelargo (1969)

Une des rares chutes de studio de Charlebois de l'époque Québec Love, fort probablement imaginée pour le spectacle de théâtre-musical La fin tragique de Suparchipelargo de 1969, écrit avec Marcel Sabourin.

Les Alexandrins – Chant du jeune homme (Polydor; 1969)

Artistes variés – I’m an ookpick salesman (Laurentien; 1965)

Extrait de la revue musicale sherbrookoise du College Bishop : The eskimos who came in from the cold... aussi titrée GREAT OOKPICTATIONS. Quelle histoire : Un canadien (Owl), un américain (Trigg) et un espion (Arma) investiguent une entreprise secrète russe qui tente d’installer un réactueur nucléaire dans le Nord Canadien pour y faire fondre la calotte polaire… Une variation sur la guerre froide en quelques sortes!

[caption id="attachment_4100" align="aligncenter" width="600"]Les comédiens de la revue «My fur lady» (1957). Les comédiens de la revue «My fur lady» (1957).[/caption]

Artistes variés – Jazz suite (MRS; janvier 1958)

Extrait de la revue musicale Wry & Ginger, seconde production sur disque du Red & White Revue de McGill. Dans une superbe pochette, on découvre une revue cabotine avec un jeune Galt MacDermot (HAIR) à la composition!

seb_furDMMM faceArtistes variés – Snip (MRS; février 1957)

Extrait de la première version endisquée de la revue musicale My fur Lady, un succès pan-canadien pour la troupe de McGill.

André Montmorrency, Denise Filiatrault & Co. – Bitch (BS; 1970)

Un des titres les plus fracassants, extrait de la comédie musicale Demain matin, Montréal m’attend, imaginée par le dramaturge Michel Tremblay et arrangée par l’infatiguable François Dompierre. Les musiciens ne sont malheureusement pas crédités sur la pochette; si vous avez des précisions à ce sujet, écrivez-nous. Comment est-il possible qu'un si grand succès populaire et critique n’ait jamais jamais fait l’objet d’une quelconque reedition depuis 45 ans?

peelstcathpinocchio_45_aArtistes variés – Comme une hirondelle (DD; 198?)

Est-ce que la comédie musicale Peel & Ste-Catherine pourrait être considérée comme la première comédie musicale québécoise explicitement homosexuelle? En tout cas, son titre et son propos font écho au Village Gai montréalais, qui est passé à l’est dans les années 70, déménageant de Peel/Ste-Catherine (ancien haut lieu de la culture hippie) à Beaudry/Ste-Catherine. Quelle entreprise : une troupe constituée de plusieurs comédiens et musiciens, des chansons qui oscillent entre des envolées classiques instrumentales et des compositions pop alambiquées et parfois percutantes, un rare album double en pressage privé (avec 2 inserts).. décidément, on s’est investi pas à peu près dans ce projet théâtral!

Si vous avez participé à cette production ou si vous avez assisté à l’une de ces représentations, écrivez-nous!

Artistes variés – Différent (DD; 198?)

La plus singulière et fignolée des compositions du spectacle Peel & Ste-Catherine, interprétée au premier degré : un cri du cœur où on dénonce la ghettoisation des homosexuels.

p_journal_101970_AmanchureLouise Beaudoin – Le port (L’Étournan; 1986)

Merci à Larry Audet pour cette découverte! En 1986, le Théâtre Cabano (un organisme d’Ottawa aujourd’hui connu comme la Compagnie Vox Théâtre) monte une pièce pour enfants : Pinnochio – Une aventure électrique. Un 45 tours est publié avec 5 titres, tous signés Louise Beaudoin, une musicienne/arrangeuse toujours active sur la scène ontarienne. Piocchio est publié parallèlement à sa carrière au sein du duo new wave qu'elle forme avec Isabelle Bégin : Spécial du jour.

Denise Filliatrault – La complainte de Lola Lee (BS; 1970)

La plus poignante des compositions québécoises pour une comédie musicale? À vous de décider… L’inteprétation qu’en fera Filliatrault quelques années plus tard lors de son émission Un show qui m’tente avec du monde que j’aime demeure intense et à fleur de peau, mais cette première version de l’album de 1970 demeure l’ultime version!

Artistes Variés – La belle Amanchure – Finale (1970)

17 janvier 2016: Y’a toujours d’la place pour un québécois au paradis – Hommage à René Angélil

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Baronets_promopp

[caption id="attachment_4113" align="aligncenter" width="938"]Baronets_promo Pierre Labelle, Jean Beaulne & René Angélil.[/caption]

Aujourd'hui, on rend hommage à un géant du showbizz québécois, un pisteur, un gérant d'artiste au flair peu commun. René Angélil incarnait tout ça. Il est décédé le 14 janvier dernier à l'âge de 73 ans, laissant derrière lui un imposant curriculum. L'artiste, le chanteur et fantaisiste, avait gagné en assurance et en expérience avant de croiser le chemin d'une jeune Céline Dion. Au sein du trio Les Baronets, il marquera le Yéyé en adaptant notamment plusieurs tubes des Beatles dès 1964 pour le public québécois. On le remarquera aussi dans moult émissions télévisées, films (Après-Ski, L'apparition) et revues musicales au courant des années 60 et au début des années 70.

C'est donc en chansons que nous célébrons aujourd'hui ce touche-à-tout du spectacle en parcourant les 4 albums officiels et la trentaine de 45 tours publiés par le légendaire trio tout en revisitant leur album anglophone inédit de 1965. On ne saurait non plus négliger les dernières oeuvres sur disque du duo qu'Angélil formait avec quelques comédiens ou son comparse Pierre Labelle, des chansons qui révèlent par moments une sensibilité à fleur de peau plutôt méconnue chez l'interprète. Merci aux collaborateurs Normand Daoust, Robert Thérien, Éric & Sylvain du site Le Parolier, Roland Lachance (photographe) et aux musiciens proches d'Angélil qui ont contribués quelques documents et anecdotes.

Salut René Angélil!

J'ai aussi pensé partager avec vous une performance des Baronets de 1965, enregistrée lors d'un spectacle à la Comédie Canadienne. Sous la direction de l'orchestrateur Georges Tremblay, Les Baronets revisitent une chanson de Gilbert Bécaud tout en prenant quelques libertés... Plaisir contagieux!

René Angélil & Pierre Labelle - Extrait du film Après-Ski (1970)

René Angelil – Tout l’monde m’aime (Nobel; 1971)

Version studio de ce rap sur fond de rock, uniquement publiée sur le 45 tours accompagnant la revue musicale La belle amanchure.

[caption id="attachment_4119" align="aligncenter" width="640"](Photo Vedettes, 15 août 1964) Dominique Michel, Tony Roman, Pierre Labelle, Jean Beaulne, René Angélil & Robert Demontigny (Photo Vedettes, 15 août 1964)[/caption]

Les Baronets – Johanne (Franco; septembre 1962)

Premier simple du trio, écrit dans l'autobus et enregistré prestement dans une cabine où pour quelques dollars on pouvait graver en direct une acétate pour emporter. Les Baronets présentent peu de temps après la chanson à Pierre Nolès qui leur arrange une nouvelle version, enregistrée dès le lendemain. Ce sera leur tout premier succès avant que la Beatlemanie gagne le coeur de nos interprètes.

Les Baronets – Est-ce que tu m'aimes (Franco; septembre 1964)

Le sixième simple des Baronets, une adaptation fracassante de Do you love me du groupe The Contours.

Les Baronets - Publicité pour la bière Dow

[caption id="attachment_4114" align="alignleft" width="120"]Les Nouveaux Baronets (1966-1967) Les Nouveaux Baronets[/caption]

Les Baronets – Je suis seul (Trans-Canada; juin 1967)

Une étonnante version de What is soul de l'américain Ben E. King.

Les Nouveaux Baronets – Non Non Non (Trans-Canada; 1966)

Composition originale des orchestrateurs Pierre Nolès et Roger Pilon pour la seconde mouture du groupe évoluant temporairement sans Beaulne. Le bassiste Jean-Guy Chapados le remplace pour quelques mois entre 1966 et 1967.

Les Nouveaux Baronets – Ce n'est qu'un aurevoir (Trans-Canada; 1966)

On ressent toujours l'influence newyorkaise des compositeurs Bob Crewe et Bob Gaudio sur les choix de Labelle & Angélil. Cette chanson empruntée aux Everly Brothers serait le dernier de trois simples pour cette brève mouture.

[caption id="attachment_4010" align="aligncenter" width="640"]Magazine Dis-Q-Ton, avril 1965. Magazine Dis-Q-Ton, avril 1965.[/caption]

Extrait de notre entrevue avec Jean Beaulne

Découvrez l'album anglophone inédit des Baronets de 1965, révélé en décembre dernier dans le cadre de notre entrevue avec l'ex-Baronets. Les deux enregistrements suivants sont extrait de ces sessions newyorkaises.

The Baronets – That's the way love happens (Vee-Jay; 1965)

The Baronets – Who can I talk to about you (Vee-Jay; 1965)

Céline Dion – Dans la main d'un magicien (1985)

Cette chanson (aussi disponible en anglais) est tirée de la bande originale du Conte pour tous de 1985 Opération beurre de pinotte, composée par le montréalais Lewis Furey. Une belle rareté au catalogue de la prolifique chanteuse!

[caption id="attachment_4118" align="aligncenter" width="960"]12552905_926089507476867_6593895314256991228_n Photo de Roland Lachance, annotée par Jaque Crevier (1970).[/caption]

labelle&angelil1Labelle & Angelil – Les filles (Nobel; 1970)

C'est composition de Jaque Crevier s'impose comme l'une des plus charmantes chansons sur la puberté. Tout à coup, elles sont plus belles: Nathalie, Loulou, Gisèle...

Labelle & Angelil – Il était une fois (Nobel; 1970)

Labelle & Angelil – Le boss de rien

Labelle & Angelil – Alléluia (Nobel/Mucho Gusto; 1970/2012)

Le meilleur moment de l'album Labelle & Angélil! Ce titre fut inclu sur la compilation Résurrection! - Rock chrétien et messes rythmées québécoises des disques Mcho Gusto. Dieu, personnifié par Angélil, accueille au ciel le personnage simplet de Pierre Labelle en le rassurant: Y'a toujours d'la place pour un québécois au paradis!

Labelle & Angelil - J’ai un side-line payant (Nobel; 1971?)

Le dernier simple du tandem (?) est plutôt accrocheur et raconte l'histoire d'un petit cambrioleur qui s'arrange pour survivre.

[caption id="attachment_4129" align="aligncenter" width="640"]La Belle Amanchure: Françoise Lemieux, René Angélil, Clémence Desrochers & Pierre Labelle (1970). La Belle Amanchure: Françoise Lemieux, René Angélil, Clémence Desrochers & Pierre Labelle (1970).[/caption]

René Angélil & Françoise Lemieux – Chanson de fin d'après-midi (1970)

Extrait de la revue musicale La belle amanchure, montée à Montréal en pleine Crise d'octobre 1970.

Les Baronets – Sympathie (Nobel; 1970)

Une adaptation de Sympathy par le groupe américain Rare Bird.

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24 janvier 2016: Province du Prog

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Ungava au Pavillon Pollack, novembre 1974 (extrait de la page Facebook dédiée au groupe).

[caption id="attachment_4136" align="aligncenter" width="640"]Ungava avec chose, bine & André Devito. Ungava avec Richard Fortin, Jacques Marois & André Devito.[/caption]

Pop progressive, space rock, jazz rock, krautrock, anti-Rock... le Prog a généré bon nombres de genres et étiquettes depuis les années 70. Le Québec fut l’un des nombreux berceaux du rock progressif dès la toute fin des années 60 (avec le groupe The Medium en 1969 notamment) et à la manière de notre identité nationale métissée serrée, les formations d’ici s'abreuvaient des influences traditionnelles, rock, jazz pour créer le son du Quebec sound. Plusieurs artistes s’entendent pour affirmer que le rock progressif était présenti comme LE son du Québec d’il y a 40 ans, celui qui faisait vibrer le coeur de tous les collectifs identitaires... avant que le folk ne l'emporte.

Vous entendrez ces influences ça et là dans la prochaine heure, mais surtout du talent brut et catégoriquement original. On remettra ça, c’est certain. Bonne écoute!

[caption id="attachment_4137" align="alignleft" width="110"]L'Album d'Ungava, aussi disponible en 8-Pistes! L'album d'Ungava, aussi disponible en 8-Pistes![/caption]

Excubus – Teeth (ProgQuébec; 1974/2008)

Originellement nommé Incubus, la formation existe entre 1970-1974 et fut en quelques sortes ressucitée sur disque par l'étiquette ProgQuébec dans les années 2000.Teeth fait partie de 4 titres enregistrés en 1974 dans les légendaires studios français Strawberry.

Ungava – Hors d'Eden (Disques 36; 1977)

Avec l’album de William D Fisher, Ungava a enregistré un de mes disques favoris du genre au Québec: un habile mélange de folk éthéré et de rock boréal aux envolées légèrement jazzes. C'est honnête, solide, sans artifice. Ungava était un trio formé d’André Devito (guitariste hyper talentueux et ex-membre du groupe psychédélique Le Clan 91), Jacques Marois (percussions, voix) ainsi que Richard Fortin (basse, voix) auquel s’ajoutent aussi Martin Perron (claviers) et Maurice Bouchard (saxophone). Les bandes pour un éventuel second album ont été récemment découvertes... alors je vais en profiter pour inviter André Devito et les autres membres de la formation: si vous êtes partants, on aimerait bien revenir sur la carrière du groupe en entrevue et dévoiler au passage ces enregistrements inédits.. alors on attend de vos nouvelles!

[caption id="attachment_4143" align="aligncenter" width="954"]Ungava au Pavillon Pollack, novembre 1974 (extrait de la page Facebook dédiée au groupe). Ungava au Pavillon Pollack, novembre 1974 (extrait de la page Facebook dédiée au groupe).[/caption]

Claude Léveillée – Nuit lunaire (Polydor; 1976)

Après quelques albums réalisés au côtés de l'aventureux Gérard Manset, l'infatiguable Léveillée s'associe avec une tribu de musiciens progressifs sous la direction de Michel LeFrançois (L'Infonie, Maneige, Claude Péloquin – Chants de l'Éternité) pour l'album Black sun. Chaudement recommandé et... à rééditer!

[caption id="attachment_4139" align="aligncenter" width="640"]Claude Léveillée, Black sun. Claude Léveillée, Black sun.[/caption]

Pollen – Tout l'temps (Kébec-Disc; 1976)

Le groupe se solidifie en 1973 lorsque Claude «Mégo» Lemay et Serge Locat (qui quitte rapidement pour rejoindre Harmonium) rencontrent les musiciens Tom Rivest, Richard Lemoyne et Serge Courchesne. Leur unique album de 1976 (2 pressages avec des variantes au niveau de la pochette existent) est lancé au Grand Théâtre de québec alors que le groupe ouvre pour les britanniques Caravan.

edenFRONTOrient d'Ô – Amoureusement vôtre (Capitol; 1978)

Offrande légèrement tardive pour le groupe formé de Gaétan Laurendeau (guitare), Serge Fréchette (saxophone), Lorraine Blanchard (claviers), Serge Martineau (basse) et Marc Prud'homme (percussions).

Eden – Allias (Total; 1978)

Rarissime album majoritairement instrumental et dominé par les claviers et une certaine influence baroque. Les pièces Allias / La forêt ont aussi été pressées en 45 tours sur Multi-Pop. Si les membres Jean-Bernard Borja (basse, guitare, voix), Roger Boileau (claviers), Gilles Favreau (guitare) & Jean Remillard (percussions) lisent ceci, on les invite à nous contacter.

NormandThérouxBNormand Théroux – Pour communiquer (Kot'Ai; 1973)

En quittant le groupe La Nouvelle Frontière, Théroux publie un premier 45 tours à son nom. Il est clair néanmoins à l'écoute qu'il a déjà trouvé un ou plusieurs musiciens du groupe Le Match. Ces musiciens (François Leduc, Jacques Lauzon, Pierre-Yves Migneron et Gaston Brousseau) évoluaient déjà depuis un moment, aidant même Géo Giguère sur ses rarissimes 45 tours. Avec Théroux, le groupe adopte une approche plus progressive et enregistre un unique album en 1974, Légendes.

Le Match – Le vieux sorcier (Sonogram; 1974)

[caption id="attachment_4148" align="aligncenter" width="665"]Petit Journal, mars 1971. Petit Journal, mars 1971.[/caption]

Av'nir – Le mirage (Trans-World; 1976)

Cette formation publia deux albums en 1976 et ce titre est extrait de leur second et plus progressif microsillon, Déclic. Le groupe réunissait Yves Lauzon (guitare), Jacques Rochon (guitare, chant), Richard Boisvert (basse) et Daniel L'Écuyer (percussions).

Toubabou – J'freak assez (Barclay; 1975)

Participe à la Trinité des groupes progressifs québécois les plus influents avec le Ville-Émard Blues Band et Contraction. C’est la communion de plusieurs talents réunis autour du percussionniste Michel Séguin: Denis Farmer, Michel Dion, Gerry Labelle, Robert Stanley, Lise Cousineau, Estelle Ste-Croix...


31 janvier 2016: (re)Mondo P.Q. 8

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gene

[caption id="attachment_4153" align="aligncenter" width="800"]TazaWEB Taza avec Marc Tordjman (basse, claviers, voix), Dany Lezmy (guitare, voix) & Michel Tordjman (batterie, voix).[/caption]

On ne vous le cachera pas: on a un plaisir fou à déterrer les reprises et adaptations québécoises les plus inusitées. Alors que nous misons le plus souvent sur des compositions originales afin de partager avec vous toute la richesse de notre terroir, on se dit qu’il n’y a pas de mal à louanger quelques adaptations méconnues qui ne manquent pas d’audace! C’est toujours pertinent de découvrir quels sons influençaient nos artistes. Si vous êtes du lot ou que vous reconnaissez un musicien parmi ces sélections, écrivez-nous ou laissez un commentaire au bas de cette balado. Et maintenant… place aux succès des autres… par des artistes d’icitte. Bonne écoute!

valentins45Les Valentins – (Carrousel; 1968)

Voici une production plus tardive pour le duo formé de Gilles Brown & Pierre Laurendeau. Leur dernier simple est arrangé par François Carel avec qui Laurendeau travaillait déjà chez Carrousel.

Fernando & les Modes – Habillons les animaux (Rusticana; 1966?)

Qui était ce Fernando et ses Modes? Tout ce qu’on sait pour l’instant, c’est qu’un certain Gérald est crédité à cette adaptation de la chanson Animal duds.

Frédéric – J'peux pas te dire (Canusa; 1967)

Adaptation méconnue de Can't explain, un titre du groupe californien Love, extrait de leur premier album éponyme. Frédéric Boudreau, aussi du duo Nycole et Frédéric (avec Nicole Martin) enregistre un dernier simple sur étiquette R&B avant de se faire plus discret.

mmestongePRESSELes Rats – Wooly Bully (Fantastic; 1965)

Décapante version du tube planétaire de Sam the Sham & the Pharaos, une face B sur le troisième et dernier 45 tours de cette formation de Verdun. Si vous pouvez nous aider à rejoindre un des membres du groupe, contactez-nous!

Richard Adam – Baby je ne t'en veux pas (Franco-Élite; 1968)

J'ai longtemps chercher LA valeur sûre au catalogue d'Adams qui comporte quelques albums et une poignée de simples inégaux et c'est l'ami/blogueur Félix B. Desfossés qui m'a aiguillé vers son premier 45 tours « northern soul » : une excellente reprise de Baby now that I've found you par The Foundations.

Patricia Gallant – Les vacances commencent aujourd’hui (Chance; 1967)

Reprise de la chanson popularisée par la française Dani, originellement titrée « How it is done » pour les londoniens The Riot Squad en 1966. Il s’agit d’un premier simple en solo pour cette membre des célèbres Soeurs Gallants. Pressage bâclée? Production saturé. Il semble que tous les exemplaires sonnent ainsi...

Richard Huet – Tout seul (Polydor; décembre 1970)

Adaptation peu commune de la chanson « Morning, morning » du groupe américain The Fugs. Merci à l'auditeur Martin Laplante qui m’a récemment rappelé l’existence de cette reprise. Tout seul, une face B du 45 tours Maman viens vite, a aussi inclus sur le premier album éponyme du chanteur en juillet 1971.

Madame St-Onge – Il (ACM; 1969?)

L'histoire roccambolesque derrière la réalisation de l'album de Madame St-Onge a été dévoilée par le journaliste Jean-Christophe Laurence il y a quelques années (voir article ci-contre). Le fils de la chanteuse, Maxime Farago, confirme qu'il n'y aurait eu que 100 exemplaires pressés!

AgencePG_LesPyramides_1968_69webLes Stellairs – Le bohème (Click; 1966)

Ce groupe amateur publie un premier et rarissime 45 tours sur étiquette Click avec cette rudimentaire reprise des Beatles. La formation se métamorphose bientôt et se rebaptise Les Pyramides. Jean Simoneau témoigne : J'ai composé cette version française de « Nowhere man », des Beatles, pour l'orchestre de mes jeunes frères, Les Stellairs. La chanson était chantée par Serge alors que Maurice jouait de la batterie. D'ailleurs, mon frère, a composé l'autre chanson sur le 45 tours et s'intitulait Trop jeune. Le groupe se renommerait Les Rembrandt avant de disparaitre de nos écrans radar. Si vous avez connus Les Stellairs/Pyramides/Rembrands ou pouvez nous aider à retracer les membres de ces formations, écrivez-nous !

Gene & the Notes – It won't be long (Globe Records ; 1964)

Première formation du guitariste Gene Williams, futur bras droit de Donald Lautrec à la fin des années 60 et auteur-compositeur de la chanson Plattsburg Drive-In Blues. Williams soutient que cet album, lancé simultanément avec le premier des Beatles en Amérique, aurait été écoulé à plus de 150 000 exemplaires, mais le spécialiste des Fab Four, Gilles Valiquette, doute sérieusement de cette statistique.

La Famille Lacombe – Birthday (Marceno ; 196?)

On a que très peu d'informations à propos de cette mystérieuse famille chantante qui a publié deux rares albums, tous visiblement autoproduits. Pierre de Cotret qui signe les notes de pochette ne se souvient absolument pas d'eux... mais on apprend par ses notes que les musiciens étaient originaires de Ste-Agathe et que leurs premiers spectacles, notamment dans Les Laurentides, remontent à 1950. La famille incluait les talents d’un père (guitare), une mère (batterie) et leurs 4 enfants : Lyne (orgue) Manon (percussions), Carmen (orgue) et Céline (batterie).

Taza – I want you she's so heavy (Taza; 197?)

Taza – Sgt Pepper Reprise (Taza; 197?)

Si vous nous syntonisez régulièrement, vous connaissez mon penchant pour les pressages privés et autoproductions québécoises et en voici un qui se démarque solidement de ses compétiteurs dans le registre des « bar bands ». Taza était un power trio, probablement de la région montréalaise, qui incluait Marc Tordjman (basse, claviers, voix), Dany Lezmy (guitare, voix) & Michel Tordjman (batterie, voix). Leur unique album s’intitule The Sgt Pepper revue starring Taza – Live at Raymond's Bar. On y retrouve des sélections des albums Sgt Pepper Lonely Hearts Club Band et Abbey Road. Le jeu des musiciens est surprenant, on prend quelques libertés ça et là et c'est tant mieux. Messieurs, qu’êtes-vous devenus???

14 février 2016: Des slows pis des plains collés pour la St-Valentin!

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Michel Mars & les Katres

[caption id="attachment_4176" align="aligncenter" width="933"]Les Saphirs / Les Double-Paires Les Saphirs / Les Double-Paires[/caption]

Pour la St-Valentin, je vous convie au plancher de danse. Au menu: de langoureuses ballades, des slows pour les coeurs brises & des plains collés pour oublier les amours cocufiés. Une heure passée en face B de nombreux 45 tours qui en ont fait pleurer plus d'un! Bonne écoute les amoureux!

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Michel Mars & les Katres – Passion (London; 1965)

Face B de l'unique simple de ce groupe originaire de Québec qui réunissait Michel «Mars» Marcoux, Denis Gingras, Louis Chalifour, Benoit Gingras et Yves Gingras. On a droit à un excellent 45 tours avec des compositions originales signées par Roger Beaudet, guitariste au sein des Versatiles et aussi professeur de musique pour le bassiste et guitariste solo des Katres. Beaudet nous confie: ils m'avaient demandé de composer leurs deux chansons, d'en faire les arrangements et de diriger leurs. Je les ai aussi accompagné en studio. Passion, je l'ai joué à mon tour par la suite dans les hôtels et j’obtenais un grand succès! Les paroles sont assez sensuelles, merci: Vivre une passion c'est bruler coeur et âme, amour et passion veulent s'unir comme coeur et âme, la fusion de deux êtres ne saurait être parfaite, que si leurs coeurs peuvent se sourire, tout comme leurs corps jouir de plaisirs…

[caption id="attachment_4170" align="aligncenter" width="600"]Michel Mars & les Katres Michel Mars & les Katres[/caption]

Dino & les Questions – J'ai oublier de prier (Kébec; 1964)

De tous les chanteurs de slows au Québec, le timbre chaud que je préfère est sans conteste celui de Dino l'Espérance.. et avant de personnifier César aux côtés de ses Romains, L'Espérance commis un premier et rare 45 tours pour la formation Dino & les Questions. Il s'agit en fait du même groupe originaire principalement de Rouyn-Noranda avec L'espérance, Maurice Bélanger, Donald Seward, Jacques Moisan et Daniel Lachance.

Sylvain Francis & les Authentics – Je m'suis trompé (Barclay; 1967?)

Qui est ce mystérieux auteur-compositeur-interprète et quels musiciens constituaient ses Authentics? Tout ce qu’on sait pour le moment, c’est que l’orchestration avait été confiée à Michel Brouillette.

[caption id="attachment_4175" align="aligncenter" width="640"]michel Un 45 tours convoité par les fans les plus férus d'Offenbach en raison de sa face A![/caption]

Michel & the French-Canadians – Comfort him (Danco; 1965)

Une belle rareté de la part de la formation qui avait débuté en 1964 sous le nom Michel & les Clés d'Argent, avec des musiciens principalement originaires de Sorel. Une session newyorkaise en juin 1965 permettra au groupe d’endisquer deux 45 tours: un en français sous le nom des Clés d'Argent et l'autre en anglais sous le nom des French-Canadians. Gérald Boulet (Gants Blancs, Offenbach) leur signe l'excellent rock de la face A (Cause I believe, remarqué même par le Billborad à l'époque) et la face B, Confort him, provient de démos offerts au groupe à NYC. Ce simple sera même pressé au Japon dans une pochette photo qui a fait saliver bien des collectionneurs depuis. Le groupe original prend fin en 1966, mais leur chanteur/bassiste Michel Barrette poursuivra avec différentes moutures jusqu'à la fin des années 70.

[caption id="attachment_4181" align="aligncenter" width="750"]Affiche pour Lait (sic) double Pairs. Notez les pies de vaches! Affiche pour Lait (sic) double Pairs. Notez les pies de vaches![/caption]

Les Double-Pairs – Toi tu l'aimes (RCA Victor; 1967)

Ce groupe de Saint-Georges-de-Beauce était composé de Michel J. Grenier, Gordon Blais, Gaétan Thibodeau & Francois Hébert. Ils s’étaient s’est préalablement fait connaître sous le nom l’Ensemble Klaude puis Les Saphirs et enfin Les Double-Pairs au moment de l’enregistrement de leur unique simple. Grenier souligne: Les Saphirs se sont classés le deuxième meilleur groupe du Québec, derrière les Bel Canto, lors du grand gala provincial qui a eu lieu à Drummondville, le 19 septembre 1965. Nous sommes aussi passés à Bonsoir Copains, à la télé de Sherbrooke, Matane et Québec, ainsi qu’à plusieurs stations de radio.

[caption id="attachment_4179" align="alignleft" width="300"]Les Ithems (ou Items), Catalogue de l'Agence PG 1968-1969. Les Ithems (ou Items), Catalogue de l'Agence PG 1968-1969.[/caption]

Les Items – Je voudrais tant te revoir (Télédisc; printemps 1968)

Composition du groupe en face B de leur reprise de Foxy Lady de Jimi Hendrix. Il s’agit d’un groupe de Trois-Rivière qui réunissait divers musiciens issus des Jaguar Men, Les Mustangs et Les Down Beat. Leur nom se veut un hommage au groupe de Van Morrison, Them.

Les Bel Canto – Quand reviendras-tu (Télédisc; 1967)

Une basse vrombissante, un puissant crescendo... on a dû en danser des plains collés sur ce titre!

PUBLICITÉ – Chiclets – Fifteen Gums (197?)

Les Sultans – Sois mienne (Jeunesse; 1965)

Face B du troisième simple de la formation de St-Hyacinthe, une reprise de Forever and a day du Dave Clark 5.

Les Misérables – Elle me dit (Jupiter; 1965)

Face B de leur second et cultissime simple Vivre avec toi: une des rares reprises de la chanson des Rolling Stones, Tell me.

Les Loups – De toi (Fantastic; 1966)

Étonnante face B de leur troisième et cultissime simple, Pour tout dire, un titre ravageur et bien connus des collectionneurs de rock garage… Quel contraste!

Christine Breton – Toi mon jeune loup (Révolution; 1969) Face B ou... le boulet du tout dernier 45 tours pour cette chanteuse de cabaret qui endisquait depuis 1957. Si la face A est une analyse cocasse du métier de directeur artistique, le revers ose raconter l'histoire d'une femme mûre et de son jeune amant, son jeune loup... Le français Jean-Pierre Massiera compose et arrange ce 45 tours, un des 4 ou 5 qu'il eut le temps de produire ici dans les studios de Tony Roman.

Les Lutins – Elle n'a rien compris (Carrousel; 1967)

La face B de leur second simple, cette plainte adolescente hyper-accrocheuse a fait autant de bruit au palmarès que le tube en face A, Je cherche, l'hymne d'une génération... Je ne saurais trop vous recommander d'ailleurs notre entrevue en deux parties avec Simon Brouillard, chanteur iconique de cette influente formation.

Les Jaguars – Mer morte (Tournesol; 1964)

LE slow québécois par excellence!

21 février 2016 : Province du Hard Rock 5

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thepurplehaze1968pp

The_Purple_Haze_1967_promoWEB C'est pesant, sale, hirsute et branché sur le 220V! Voici notre cinquième volet de notre série Province du Hard Rock où nous revenons sur l'évolution du rock québécois entre les années 60 et 80. Bonne écoute!

someone45Someone – Le magicien (Canama; 1970)

Après quelques modifications, le trio Someone (autrefois Someone Electric Band) se concentre sur les talents de Gilles Valiquette (chants, harmonica, flûte traversière et guitare solo), de Normann Langlois à la batterie &Yves Poirier (basse). La formation enregistre 2 simples (l’autre est sur Visa en 1968), non-compilés et difficiles à retracer de nos jours, avant de plancher sur un album en anglais (lancé sous forme de bootleg en 1973: And now… Valiquette). Langlois précise : Cette version n'est pas celle qui a été mis sur le marché à l'époque. N'étant pas satisfait de cette version nous avions demandé à notre producteur que les deux faces du 45 tours soient remixé, ce qui a donné un produit très différent. La nouvelle version est apparue sur une étiquette dont même les couleurs ont été remaniées. Au lieu de ce bleu poudre, nous avons eu droit à des couleurs plus vives de bleu marine, de jaune et de rouge. Personnellement, je n'ai jamais vu ce 45 tours; et vous?

The Purple Haze – Love is fine (Memphis Sound; 1968)

Suivant la publication de son unique simple, le guitariste/chanteur Yvon Bonneville fonde et opère brièvement son propre label en 1967. The Memphis Sound n'aurait en fait publié que cet unique 45. Le groupe était principalement formé de Richard Graves / Richard Dupuis (guitare solo et créateur du groupe), Richard Tucker / Richard Millette (guitare basse), Peter Hopkins / Pierre Poitras (batterie) et Nim Capra / Gilles Chartier (guitare). Chartier souligne : Nous étions un groupe de francophones, trois d'entre nous étaient de Laval en compagnie d'un Montréalais (R. Dupuis). Les noms affichés sur le simple sont des noms de plume que nous avions choisis pour la forme, parce que c'était à la mode si je me souviens.

[caption id="attachment_4194" align="aligncenter" width="640"]The Purple Haze The Purple Haze[/caption]

The Sound Box – Warm your mind and soul (Regency; 1968)

Premier de deux simples difficiles à retracer pour le groupe du batteur Brian Redmond. Musicien montréalais précoce, Redmond débute en 1965 avec les Red Caps avant de fonder The Sound Box à la fin 1968 avec Jim Boyce (chanteur), Ron Hepworth (guitare), Bud Swan (basse), Michel Dugas (lead guitare) & Redmond (batterie, chant). Warm your mind and soul sera leur premier 45 tours : une BOMBE de rock psychédélique avec un groove hyper-accrocheur à faire décoller le papier peint! Lisez l'excellente entrevue de 2011 du blogue Vente de garage!

[caption id="attachment_4201" align="alignleft" width="300"]PopJeunesse_Clockwork_WEB Pop Rock Jeunesse, Volume 3, Numéro 5 (1974).[/caption] Freedom North - Losing you (Aquarius; 1970) Avec la formation montréalaise Life, Freedom North (ou Freedom ou Freedom of Choice) figure parmi les premières à se déclarer « super-groupe ». Losing you est la piste la plus lourde de l’album qui berce plutôt entre le folk-rock et une pop par moments cuivrée. La chanson devance en quelques sortes le son d’autres groupes montréalais à venir comme Mantis ou Guillotine.

Connexion – I believe in you (RCA; 1976)

Dernier enregistrement du groupe, en anglais contrairement à leur album précédant qui rockait exclusivement et admirablement bien sur des compositions en français. Le groupe comptait sur les talents de Richard Vézina (guitare), Emedio «Peanut» Verillo (guitare et chant), Michel Barbier (basse) et Salvatore «Toto» Sciortino (percussions). QU'ÊTES-VOUS DEVENUS MESSIEURS?? Écrivez-nous!

Clockwork – Cybernaut (Sonogram; 1974)

Mouture tardive du groupe Blind Ravage avec André Deguire, Lucien Larin, Fernand Pelletier & Serge Fleury. Fleury (orgue, piano) avait été anciennement membre du groupe Les Furys. Plus près du son de Dyonisos ou Morse Code, cette pièce instrumentale au titre futuriste ne manque pourtant pas de mordant et se décline en plusieurs ambiances, culminant dans un stoner rock peu commun en province!

Michel Robidoux - Au jeu! (POM’S; mai 1976)

45 tours des « 15 jours olympiques » pour la Promotion de l’Olympisme en Milieu Scolaire à l’occasion des jeux de Montréal. Il s'agit d'une composition de Michel Robidoux qui s'éclate sur cette version instrumentale en face B.

Charlee – Just you and me (RCA; 1972)

Powertrio montréalais avec Rossi (guitare), Jack Geisinger (basse, ex-Influence) et Barry Keane (batterie). Enregistré en 1971 et publié l'année suivante, l'album est un des plus réussi et lourd du hard rock québécois. Une mauvaise promotion aura raison de sa diffusion qui demeurera restreinte. Néanmoins, le bouche à oreille à l'extérieur du Québec fera son œuvre puisqu'on note trois pressages vyniles ainsi qu'une édition 8-pistes de leur long-jeu. Ultimement, Charlee ouvrira pour de nombreuses formations américaines dont les New York Dolls et verra même une de ses pièces, Lord knows I've won, atteindre la première place au palmarès d'une station radio australienne!

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Walter Rossi – Rock me baby (Aquarius; 1976)

Avec sa carrière solo, Rossi prend de l'assurance et chante maintenant en plus de jouer de la guitare et composer la majeure partie des chansons. Ça c’est de la reprise: une adaptation survoltée d’un classique de BB King extraite du premier long jeu en solo du guitariste!

Walter Rossi – Hey Serena (Aquarius; 1976)

Extrait du premier album éponyme du guitariste, aussi compilé sur l'album « Picks » en 1980.

Corbeau – Oui c'est vrai (London; 1979)

Bon anniversaire à Michel Lamothe, bassiste de la mythique formation qui regroupait aussi Roger Belval, Pierre Harel, Donald Hince, Jean Millaire et Marjolène Morin.

[caption id="attachment_4204" align="aligncenter" width="640"]rossi_WEB Une partie de la discographie en solo de Walter Rossi.[/caption]

Le Baron Phillipe de Notre-Dame – Hier matin / Micro rêve (Disque Monde; 1967)

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[caption id="attachment_4221" align="aligncenter" width="800"]Petit Journal, juin 1968 (source: BAnQ). Petit Journal, juin 1968 (source: BAnQ).[/caption] [caption id="attachment_4219" align="alignleft" width="120"]Québec Underground (3 Volumes). Québec Underground (3 Volumes).[/caption]

Quel personnage fascinant que ce self-proclamé Baron! Lorsque j'ai publié en 2008 la première version de cet article, l'identité de ce mystérieux et déjanté chanteur demeurait nébuleuse. Depuis, le neveu et un proche du Baron sont entrés en contact avec moi et ont généreusement accepté de partager quelques anecdotes au sujet de cet artiste quelque peu contreversé.

Né Philippe Gingras, ce poète et véritable électron libre de la scène montréalaise entre 1965 et 1975 s'associa très tôt aux manifestations marginales de la troupe d'avant-garde L'Horloge. Ce groupuscule rassemblait d'autres jeunes iconoclaste tels Claude Péloquin et Jean Sauvageau (tous deux plus tard du duo Péloquin-Sauvageau), Suzanne Verdal (danseuse et future épouse du sculpteur Arman), les musiciens Dominique Macchiagodenna, et Roland Béchard (aussi batteur pour le groupe Vic & the Conchords de Chatham en Ontario) et le peintre Serge Lemoyne. Étaient-ce ces mêmes musiciens qui accompagnaient le Baron sur son unique simple? Je ne saurais dire...

Alors que la contre-culture émergeait internationalement, Gingras devint progressivement pour le Québec l'un des représentants les plus colorés de ces jeunes qu'on désignait dorénavant comme hippies. Proche de leurs idéaux communautaires, apolitiques et artisanaux, il colore leur identité à la sauce québécoise: désormais, en ce qui le concerne, on ne parlera plus de hippies, mais bien de Zommz. Ces fous du peuple, comme on les décrivait, souhaitaient s'adresser à tous les jeunes d'esprit en vue d'offrir des fêtes populaires gratuites à n'importe quel temps de l'année et n'importe où. Pas de doute, l'ambiance est au jeu, à la liberté; baba cool comme disent les Français. C'est dans cet état d'esprit que le Baron Filip popularisera à l'époque son slogan: Y'a rien là! Faut dire que ça devait en prendre beaucoup pour le déstabiliser...

[caption id="attachment_4211" align="aligncenter" width="800"]Biographie du groupe L'Horloge signée par le Baron Filip (Québec Underground 1962-1972; Tome 1, p. 130-131) Biographie du groupe L'Horloge signée par le Baron Filip (Québec Underground 1962-1972; Tome 1, p. 130-131)[/caption] [caption id="attachment_4212" align="alignleft" width="93"]Philippe Gingras, le Baron Filip ou Baron Philippe de Notre-Dame. Philippe Gingras, le Baron Filip ou Baron Philippe de Notre-Dame.[/caption]

En partenariat avec le magazine underground Logos, il organisa sur le campus de l'Université McGill en juillet 1969 une grande «kermesse bilingue» où convergent alors tous les freaks et Zommz de la métropole. Au programme, des mariages hippies nus, divers happenings et la musique psychédélique du groupe Le 25e Régiment! Plus tard, il fondera un organisme d'entraide nommé La Légion Humaine. L'entreprise se définissait comme un mouvement sans but lucratif, non politique et non religieux. Tous peuvent en faire partie; la seule condition c'est d'être jeune (...) On veut recruter des membres dans toutes les classes sociales; ceux qui sont sans le sou pourront réaliser les projets que les plus aisés financeront. Toujours poète, il poursuivra ses associations avec la scène de l'époque, en pleine ébulition, oeuvrant notamment aux côtés de Denis Vanier et d'un certain Pierrot Léger, dit Pierrot le Fou (membre original du trio La Sainte Trinité avec Plume Latraverse et le Docteur Landry).

Un lecteur nous a écrit pour partager ses souvenirs du Baron Filip (merci Guy). Je ne sais pas grand chose sur la carrière artistique du Baron. Je l'ai rencontré à Noel en 1972 à Ste-Hélène de Chester chez Jean Guernon, un collaborateur de Mainmise (et candidat pour le parti Vert aux dernières élections), il revenait alors d'Europe. Il a loué une grange dans le cinquième rang qu'il avait converti en maison. Un vrai shack pas chauffable en hiver, isolé avec du foin, pas d'eau courante ni d'électricité.

J'y ai passé mes vacances à l'été 73, âgé de 15 ans, j'était encore au secondaire. Ce n'était pas un retour à la terre, Philippe avait besoin d'un endroit ou vivre sa douce folie en paix. Il avait bien un jardin mais il n'a réussi qu'a y faire pousser des mauvaises herbes, malgré les ohm mani padné ohm chantés chaque matin. On discutait de tout, musique, philosophie, politique, art, littérature... Le temps s'écoulait lentement, on ne savait pas quel jour c'était, il n'y avait même pas d'horloge. Ce même été, il a organisé un happening à Victoriaville avec musique improvisée, peinture en direct, poésie et théâtre absurde. Il faisait flipper les bons citoyens avec sa barbe, ses cheveux aux épaules, ses ongles vernis, ses bagues et ses vêtements bizzares. Je l'ai même vu un après-midi rouler à vélo sur la rue principale habillé en roi, portant une couronne et une cape. Il maîtrisait l'art de la provoquation et il ne faut pas oublier que c'était il y a 40 ans. Je suis retourné à Montréal en septembre pour la rentrée des classes au grand soulagement de ma mère. La grange était passée au feu à l'hiver 74, Philippe s'en était sorti avec son vin de pissenlit mais sa bibliothèque et ses archives s'étaient envolées en fumée, une grande perte. Je l'ai perdu de vue un bon bout de temps. Je l'ai revu en 77, je pense qu'il revenait de Vancouver, il habitait avec sa copine un taudis au centre ville près du quartier chinois et vendait des champignons rigolos. Peu de temps après, je suis déménagé dans les Laurentides. J'ai appris sa mort, avec sa copine, dans un accident de la route au Lac-Saint-Jean à l'hiver 79.

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Publié sur la microscopique étiquette Disques Monde (Les Différents, Le Spectre, Les Moribonds) l'unique simple du Baron Phillipe de Notre-Dame à de quoi surprendre! Les deux titres (sous la plume d'un certain J. Lalune) s'animent d'une prose surréaliste se défonçant au joual. Gingras ne possède pas une voix de rossignol, mais ce chant nasillard sied admirablement sa prose Ti-Pop. Dans l'ensemble, le résultat se compare à ce que de joyeux marginaux tels Réal Barrette ou Roger Magnan commençaient à réaliser à l'époque. La face A, Hier Matin, étonne par son approche grinçante et ses références lysergiques! En effet, ce sale folk jugband rappelera le son de Country Joe the Fish ou bien les notes burlesques des premiers Zappa. Est-ce que notre Baron décrivait un trip de LSD? En tout cas, c'est toute une complainte à se stoner la fraise qu'il nous lègue!

Hier matin, vous m'croirez pas: tout allait ben!

(C'est comme s'il flottait)

Y'avait des fleurs et puis des arbres et des mouches tout l'tour de mon jardin

J'ai bu un café, vous m'croirez pas, mais j'ai mis deux cubes.

(Y'a mis deux cubes de sucre)

Y'avait des tourbillons de lait qui m'disaient: «Embarque donc dans ma tasse!»

Micro rêve, la face B, réserve la plus belle surprise: un rock garage racontant les déboires d'un Baron particulièrement émêché. Ce titre original s'inscrit définitivement dans la lignées des compilations Nuggets ou Pebbles: écoutez ce solo de guitare en deux temps! Il canalise frustrations et nonchalence aux travers d'un texte qui, bien qu'absent de toute profondeur, captive et vous colle entre les oreilles dès la première écoute.

Un jour tu passais dans mon rêve. Y'avait un micro sur ta chaise.

Et puis tu m'as dit:«M'aimes-tu chéri?». J't'ai répondu: «Ouais, chu ben parti!»

Ma p'tite rose toute noire. Que dois-je faire pour t'avoir?

J'casserais tout'; j'défoncerais tout'. J'en peux pu'! J'veux rien savoir!

[caption id="attachment_4223" align="aligncenter" width="640"]Petit Journal, juin 1968 (source: BAnQ). Petit Journal, juin 1968 (source: BAnQ).[/caption] [caption id="attachment_4215" align="alignleft" width="113"]Le Baron Filip dans les années 70. Le Baron Filip dans les années 70.[/caption]

Je tiens à remercier Guy et Maïté (neveu du Baron) pour leurs témoignages. Maïté cherche à colliger le plus d'informations quant au parcours artistique de son oncle, quelque peu renié depuis par la famille Gingras. Si vous avez des informations supplémentaires, contactez-nous. Un merci tout spécial aussi à l'auteur d'une page Web dédiée exclusivement aux Zommz qui m'a permis de poursuivre mon enquête.

Unique single release from the mysterious Baron Phillipe de Notre-Dame (song entitled to an unknown J. Lalune) from 1967 on the tiny Disques Monde label (home to garage legends Les Différents). While the A side labours on a stoned Country-Joe-&-the-Fish-styled jugband, the B side is a great garage number in the Nuggets/Pebbles vein. Both songs are sung in a characteristic "joual" accent from Quebec (quite adventurous from it's release date if you ask me). Both sides uncomped!

[caption id="attachment_4224" align="aligncenter" width="640"]Petit Journal, juin 1968 (source: BAnQ). Petit Journal, juin 1968 (source: BAnQ).[/caption]

6 mars 2016: Les interprètes québécois de Serge Gainsbourg (1962-1991)

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[caption id="attachment_4229" align="aligncenter" width="1000"]Sébastien Desrosiers & Monsieur Vic Sébastien Desrosiers & Monsieur Vic[/caption]

Il y a 25 ans, le 2 mars 1991, Serge Gainsbourg nous quittait, laissant derrière une oeuvre immense, aussi aventureuse que sulfureuse! Aujourd'hui, en compagnie du mélomane averti Monsieur Vic, nous revisitons le catalogue de l'homme à tête de chou à travers une foule d'interprétations des années 60 aux années 90 dans une édition longue durée de notre émission!

Si les compositions de Gainsbourg ont depuis des décennies été acclamées pour leur singulière inventivité, on remarque cependant que ses chansons ont trouvé leur chemin vers le Québec grâce avant tout aux titres qu'il avait écrit pour d'autres artistes que lui-même. Gainsbourg ne visitera d'ailleurs la belle province qu'à de rares occasions, principalement entre 1986 et 1990. Nous avons colligé plus d'une vingtaine d'adaptations endisquées avant son décès, mais peut-être en existe-t'il plusieurs autres! Si vous pouvez nous aider à toutes les répertorier, écrivez-nous ou laissez un commentaire au bas de cette page.

Merci à Éric & Sylvain (du site Le Parolier), au collectionneur Serge Paquin ainsi qu'à l'historien Robert Thérien pour leur précieuses collaborations. Bonne écoute!

[caption id="attachment_4235" align="alignleft" width="300"]Qui nous en apprendra davantage sur la chanteuse Jacqueline Jorris? Qui nous en apprendra davantage sur la chanteuse Jacqueline Jorris?[/caption]

Lucien Francoeur – Contact (Unidisc; 1978)

Version originale chantée par Bardot... 10 ans plus tôt et qui ouvrait le premier album en solo du poète rock Lucien Francoeur, Épreuve Machine (Aut’Chose). Le rockeur sanctifié a lancé un coffret anthologique récemment, mais cet album est malheureusement absent pour de tristes raisons légales...

Billy Mason – Le claqueur de doigts (London; 1963)

Après ses succès anglophones et ses tournées aux États-Unis pour le jeune Walter Sobolta mieux connu sous le pseudonyme Mason, la jeune star québécoise opte pour enregistrer un album en français en 1963 avec l’arrangeur Pierre Nolès.

Jacqueline Jorris - L’eau à la bouche (Franco-67; 1967)

Avons-nous affaire à une interprète française, québécoise.. peut-être une française déménagée au Québec? Si vous le savez, écrivez-nous! La biographie Gainsbourg de Gilles Verlant la décrit comme la « chanteuse canadienne » alors… Il existe au moins 3 pressages de son album « Chansons d’amour interdites », preuve de son succès populaire. Le microsillon incluait des adaptations de titres signés Aznavour, Boris Vian et 3 versions de chansons de Gainsbourg!

Pauline Julien – La chanson de Prévert (Columbia; mai 1962)

Première interprète québécoise endisquée de Gainsbourg, une excellente reprise sur un air de samba et un extrait du tout premier album de la chanteuse/comédienne, avec une orchestration signée Serge Garant.

Chantal Renaud & Donald Lautrec – Ne dis rien (Jupiter; 1967) Le couple-chéri revisite ce titre du téléfilm Anna, sur des arrangements du français Armand Migiani. Si nous avons préféré cette version, on ne saurait vous priver de celle interprétée par Serge Laprade et Denise Filliatrault avec les musiciens de François carel (Serge Blouin et Michel Bourdon). [caption id="attachment_4242" align="alignleft" width="300"]Comme Gainsbourg, Michèle «Bonnie» Richard n'était pas étrangère aux scandales! Comme Gainsbourg, Michèle «Bonnie» Richard n'était pas étrangère aux scandales![/caption] Michèle Richard & Denis Pantis - Bonnie & Clyde (Trans-Canada; 1968) Enregistré en utilisant une trame instrumentale arrangée par le français André « Clyde » Borly des disques Barclay. PUBLICITÉ – Martini on the go (1970)

Maryka – Hold Up (Columbia; 1969)

La chanteuse n'a pressé que trois 45 tours entre 1966 et 1969 et cette surprenante et rare reprise yéyé est interprétée sous une pluie de balles!

Michèle Richard – Ô! Ô! Shériff (Trans-Canada; 1964) Adaptation d'un titre popularisé par Pétula Clark. Denise Brousseau – N’écoute pas les idoles (Apex; 1965) Version originale chantée par Gall. Colette Girard – Baby Bop (Succès Match; 1966) Version originale chantée par Gall. Girard semble n’avoir endisqué que trois reprises pour le compte de Match avant de disparaître.

Monique Vermont – Pourquoi un pyjama (Disc-O-Pol; 1969)

Version originale chantée par Régine en juin 1966

Pierre & Lise Senecal – Je t’aime moi non plus (DSP; août 1969)

Curieux qu'un couple plus connu n'ait pas aussi opté pour cette reprise à l'époque puisqu'il s’agit bien de l’unique version québécoise « sérieuse » et interprétée par un véritable couple! Notez que notre chanteur prend une liberté, optant pour « moi aussi » au lieu du célèbre « moi non plus ».

Sacha – Poupée de cire, poupée de son (RCA Victor; 1968)

Le plus grand tube de France Gall revisité par le violonniste avec ses musiciens.

Danielle Jourdan – Comment te dire adieu (Trans-Canada; 1969)

Version originale chantée par Françoise Hardy, adaptée par Gainsbourg d’après une chanson instrumentale, It hurts to say goodbye. Jourdan prend plusieurs liberté avec le texte, particulièrement lorsqu’elle chante « mais un ex... pas question d'être mieux ».

Pierre Lalonde – Quand le soleil est au soleil (APEX; 1965)

Quoique que Gainsbourg soit crédité, on peinait à savoir au moment de l'enregistrement de l'émission qui l’avait originellement interprété! Maintenant, on sait! Il s'agit d'une chanson popularisée par Isabelle Aubret sous le titre L'été perdu. À moins que Lalonde n'ait été charmé par la version de Franca Duval titrée Arc-en-ciel.

[caption id="attachment_4237" align="alignleft" width="250"]Pressage français de «Suicide» pour Diane Dufresne. Pressage français de «Suicide» pour Diane Dufresne.[/caption]

Les Guerrières – Nous ne sommes pas des anges (Fantastic; 1968)

Sur ce 45 tours, d'ex-musiciennes des Beatlettes recrutent de nouvelles collègues pour interpréter un tube chanté à l'origine par France Gall.

Lorraine Myra – Les incorruptibles (Rusticana; 1966)

Myra revisite ici une chanson popularisée par Petula Clark.

Jacqueline Jorris - Douze belles dans la peau (Franco-67; 1967)

Jacqueline Jorris - La femme des uns sur le corps des autres (Franco-67; 1967)

Diane Dufresne – Suicide (Kébec Disc; 1982)

Si elle a aussi chanté Les dessous chics sur son album Follement vôtre,  on lui aura ultimement préféré cette chanson méconnue que Gainsbarre avait tout spécialement composé pour la diva québécoise!

Barbarella – Harley Davidson (Select; 1991)

Version originale chantée par Bardot et revisitée par ce groupe rock féminin.

Nathalie Simard - Poupée de cire poupée de son (Productions Guy Cloutier; 1983)

Cette charmante reprise du tube de France Gall à l'Eurovision de 1965 se retrouve sur son album Animauville.

Paul Berval & Jean-Pierre Masson – Je t’aime, j’en peux plus (Gamma; 1969)

20 mars 2016: Les chants de marijuana

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MONDO_MARIJUANA_PROMO [caption id="attachment_4258" align="alignleft" width="97"]Petit Journal, juin 1973. Petit Journal, juin 1973.[/caption]

Chers mélomanes, je vous invite aujourd'hui à inssssssssspirer et à vous laisser envouter par la fumée bleue alors que les effluves de la marijuana s'échapperont des sillons que nous revisiterons! Ce que je vous propose, c’est une heure enfumée de chants célébrants le cannabis et ses usagers. Avouez que c’est dans l’air depuis la récente Trudeaumanie!

On a souvent diffusé des hymnes au chanvre indien depuis 2011 : Les Classels – L’herbe de la paix, Réal Barrette sur Y faut jamais faire brailler sa blonde (on smoke des rôles, des comiques de cigarettes), les chansons du groupe psychédélique Le Cardan (un joint universel), La 5e Dimension qui chantait L’Évasion, Arthur Cossette et Alain Jodoin en marge du Festival Pop de Manseau  (Le fermier psychédélique), Richard Latarte et son J’m’en fou (J’ai besoin d’fumer, j’ai besoin d’freaker, mais surtout j’ai besoin d’être québécois) sans oublier Jacques Michel avec Dieu ne se mange plus, compilé sur Résurrection! et qui venait avec son sac promotionnel en chanvre au moment de sa sortie!

En voici une nouvelle récolte! Si vous souhaitez nous en suggérer d'autres ou avez retracé différentes chansons à propos des hippies, écrivez-nous! Et on expire... Bonne écoute!

jacquesmichel1966aTex Lecor – Les drogués (Gamma; septembre 1969) Extrait de l’album Chansons interdites à la radio et à la télévision.

André Perry & Dave Sarkis – Canadian Colours (CreaSound; 197?)

Jérôme Lemay – Ah! La mari (Sélect; mars 1975)

Merci à Benjamin Gauthier qui nous a suggéré de redécouvrir ce titre! Quelle curiosité au catalogue de l’ex-Jérolas Jérôme Lemay où le chanteur personnifie un homme en boisson, émêché et choqué devant la jeunesse qui préfère fumer son joint.

Jacques Michel – Fume ta marijuana (APEX; 1966)

La pièce ouvre le 3e long-jeu du chansonnier qui revient d'une escapade newyorkaise dans Greenwich Village et s'imprègne du son folk de la période Blonde on Blonde Bob Dylan. Musicalement, Michel est toujours tiraillé entre la pop yéyé et le folk investi, surtout auprès de son ami Gerry Jeanson. Le changement dans son approche débute par cette fantastique pochette, parmi les plus psychédéliques de l’époque! Son album suivant sur Jupiter, avec le message codé en Morse « High » sur la pochette avant. poursuivra dans cette direction, ajoutant notamment quelques morceaux supplémentaires à la série des « Lettres à Charlie ». Chaudement recommandé!

[caption id="attachment_4261" align="alignleft" width="91"]Petit Journal, octobre 1970. Petit Journal, octobre 1970.[/caption]

Melchior Alias – Aquarium - prologue (Capitol; 1969)

Tout un électron-libre de la faune bohème québécoise! On le recherche toujours! La rumeur veut qu’il aurait saboté ses chances de succès en arrivant intoxiqué et nu comme un vers au lancement de son album…

Les Sinners – Marie-Jeanne (Jupiter; 1968)

Ils avaient chanté le LSD quelques mois auparavant et fumé des joints de pelures de bananes dans le film Kid Sentiment et le calumet dans les téléfilms de Jacques Godbout… Extrait de l'album-concept Vox Populi, une oeuvre Ti-Pop majeure : la référence peut sembler éloignée – on parle bien d'une fille nommée Marie-Jeanne- mais Les Sinners font aussi référence à la mariejeanne vers la fin de la chanson...

Céline Lomez & Angèle Coutu fument un joint (extrait du film Après-Ski)

Éric – Marie-Boucane (PAX; 1970)

Un simple tardif pour le Méritas de la Révélation masculine de 1967 et futur fondateur de la Fondation Mira. Un 45 tours publié en marge de son second album, Un poète. La chanson a été utilisée pour le film de 1970 Finalement dans lequel St-Pierre semble avoir un bref caméo dans une scène d’orgie au milieu d’une foule bigarrée de tout-nus. On a peut-être affaire à plusieurs autres caméos de musiciens de l'époque... En reconnaissez-vous?

Finalement (1970) - Nudité, drogue douce et... par sebastien-desrosiers Rodier-Gauthier - L'herbeRodier-Gauthier – L'herbe (PAX; 1970)

Le duo formé de Roger Rodier et Germain Gauthier qui eut une brève carrière, mais l’amitié entre les deux guitaristes remontaient déjà à quelques années. Rodier avait fait partie du Mike Jones Group, mais les deux avaient aussi été du bref groupe montréalais Sex (différent du power trio hard rock du même nom) vers 1967 avec Jay Boivin (Les Sinners) et deux membres des Haunted (aucun disque) avant de se ressourcer dans un folk plus éthéré. Ils produiront ensemble deux simples sur Pax sous ce vocable en plus de performer dans les cafés de la métropole. Rodier composera aussi deux autres titres pour le premier simple en solo de Gauthier. Le duo se retrouvera à la même époque sur l’unique et à juste titre cultissime album de Roger Rodier, Upon Velveatur. Ce rare 45 tours a été enregistré avec Germain Gauthier à la guitare, Serge Blouin à la basse et Richard Patry à la batterie qui ajoute : Nous avons connu Roger alors que nous avions un petit groupe appelé Simplicity Germain et moi, avec Jean-Pierre Chartier (chant) et Jacques Chouinard (basse) de 1966 à 1968 environ.

Les Cyniques – Camille Samson (Bye Bye 1972)

Satire de l’ex-chef du parti politique le Ralliement Créditiste du Québec.

Diane Dufresne – Buzz (Barclay; 1972)

Extrait du « premier » album en solo de Dufresne, Tiens-toé ben j'arrive, qui ne fait pas dans la demi-mesure! On l'avait découvert précédemment sur disque aux côtés de François Cousineau sur une foule de bandes originales de films de fesses -son véritable premier album mettons- mais là, ça casse pis toute y passe!

Viens mon amour avec Candy Green (Cinepix; 1970)

Le personnage interprété par Candy Green fait ici allusion à son nouveau petit ami chanteur, personnifié par Pierre Létourneau dans le film Viens mon amour (Love in a 4 letter word).

Le Clan Murphy – Le tabac indien (Pléiade; 1976)

Groupe formé des musiciens Pierre (flûtes) et Michel Murphy (voix, guitare), Jacques Laurin (basse), Sylvain Coutu-Charbonneau (batterie, darbouka & vibraphone), Pierre Cormier (percussions), Charles Berman (saxophone clarinette & flûtes) et Rolande Delisle (chant). L’ami Marc Lambert nous rappelle qu’il s’agit d’une composition de Denis Boucher aussi connu sous le nom Loup Ardent, un ex-membre du groupe Les Bourgeoys.

magella_hippies_etl_45Tex Lecor – Salut les hippies (Gamma; novembre 1968)

Le dernier des vrais! Extrait de son 6e album de novembre 1968, Le Québécois, arrangé par François Dompierre.

Paul & Paul – Les polices montées (Capitol; 1977)

Trio absurde formé de Jacques Grisé, Claude Meunier et Serge Thériault qui proposait sur son premier album ce sketch sur des agents de la GRC qui tentent de se rapprocher des jeunes en découvrant les effets de la marina.

Magella le Beauceron - Les Hippies (ETL; juillet 1971)

Une composition de Henriette Leblanc pour Magella le Beauceron (Magella Nolet), un chanteur de Saint-Georges de Beauce qui enregistre son premier simple pour les Entreprises Tex Lavallée (ETL) avec en face A son plus grand succès, La chanson des beaucerons. On vous propose sa face B…

Raymond Lévesque – Les hippies (RCI; 1972)

Un titre méconnu et exclusif à l'album Qui êtes-vous Raymond Lévesque? qui incluait un tour de chant et une longue entrevue. La chanson fut néanmoins rééditée en 1999 sur Quand les hommes vivront d’amour (1999, Amberola).

Dionysos – Narcotique (Jupiter; 1969)

T’en fume, t’en achète, t’en vends… Excellente introduction du premier long jeu du groupe qui incluait Eric Clément, Jean Pierre Legault, Paul-André Thibert & Robert LePage.

[caption id="attachment_4264" align="aligncenter" width="640"]Certainement pas la plus réussies des pochettes pour un album de Jérôme Lemay! Certainement pas la plus réussies des pochettes pour un album de Jérôme Lemay![/caption]

10 avril 2016: Le catalogue New Wave d’Alain DeRoque

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Photo originale pour la pochette du Super-Maxi «Tous les soir, les bars» .

[caption id="attachment_4310" align="aligncenter" width="640"]En compagnie d'Alain DeRoque / Lalancette, devant une de ses toiles (juillet 2014). En compagnie d'Alain DeRoque / Lalancette, devant une de ses toiles (juillet 2014).[/caption]

Pour coincider avec la sortie du documentaire Montreal New Wave du réalisateur Erik Cimon le 29 avril prochain, les prochaines éditions de Mondo P.Q. puiseront dans le riche catalogue québécois des années 80. Aujourd’hui, l’heure sera consacrée à l’œuvre du chanteur Alain Deroque qui a enregistré entre 1982 et 1986 une poignée de simples aventureux. Je le remercie pour son ouverture et lance un appel à tous ses collaborateurs des années 80 : votre témoignage nous importe! N’hésitez pas à laisser un commentaire au bas de cette page. Bonne écoute!

19a  1986 Lancement de Mr Nuke is a Fool WEBJ’ai retracé DeRoque en 2014 et il s’agit certainement d’une des plus belles rencontres que j'ai fait dans les récentes années : un artiste charmant et généreux que je salue et remercie. Je l'ai interviewé à 3 reprises depuis afin de documenter la création d'un des albums les plus fascinants et ambitieux des années 70 à mes oreilles, soit celui de LeBlanc & Lalancette (Words & Music / Le soleil au-dessus de nous ) auquel nous reviendrons en primeur la saison prochaine.

Alain Lalancette (son véritable nom) débute sa carrière très jeune comme comédien; on le verra notamment dans la mythique série télévisée Les Plouffe et sur les planches de quelques théâtres. Il animera aussi une émission radiophonique pour jeunes au début des années 60 sur les ondes de Radio-Canada. À la fin des années 60, Lalancette collabore avec le producteur André Perry et s'implique chez London comme technicien de son. Il commence aussi à composer avec son ami Robert LeBlanc de nombreuses chansons qui seront ultimement publiées au milieu des années 70.

Toujours avec LeBlanc, il fonde le Studio Triangle qui sera en opération jusqu'en 1976, produisant au passage les albums de Caramel Mou et Opus 5 pour ne nommer que ceux-ci. C'est à la suite de cette aventure que Lalancette se réinvente en chanteur solo sous le pseudonyme Alain DeRoque tout en poursuivant sa carrière en mastering audio chez SNB. Tous les albums internationaux du temps, j’avais la chance de les entendre avant tout le monde, ajoute-il. En effet, Lalancette/DeRoque gravera ses initiales dans le « dead wax » de centaines d’albums vinyles de l’époque.

Depuis la fermeture de SNB en 2005, DeRoque poursuit sa carrière chez LAB Mastering et travaille notamment sur de récents pressages vinyles (le coffret Beau Dommage p. ex.). Il est aussi un talentueux peintre qui expose occasionnellement.

[caption id="attachment_4288" align="aligncenter" width="640"]Photo originale pour la pochette du Super-Maxi «Tous les soir, les bars» . Photo originale pour la pochette du Super-Maxi «Tous les soir, les bars» .[/caption]

01b 1982 promo Tous les soirs les bars Ste Agathe WEBTime C.A.P.S.U.L.E. – Sexual desire (Acétate SNB; 1985?)

Une première ébauche de la chanson qui serait complètement ré-imaginée quelques mois plus tard. Sous ce sobriquet, on retrouve en quelques sortes un mix de collaborateurs regroupés autour du charismatique chanteur De Roque et du guitariste Jean-Luc Lampron. Lampron est un guitariste originaire de Drummondville et ex-membre d’une mouture tardive du groupe de Beauce… Les Faucons! Il sera aussi guitariste pour Kashtin, Renée Martel et quelques autres.

Alain De Roque – Tous les soirs les bars (Polydor; 1982)

Tous les soirs, les bars (mon amour est blond) est le premier maxi-45 tours de DeRoque : un hit dans les bars de la province qui le diffusent amplement, mais qui malheureusement ne se vendra que très peu en raison d'une distribution défaillante... On note néanmoins une bonne couverture dans le magazine Québec Rock!mProduit et arrangé par le rockeur Pierre Mercier. L’ex-membre du Ville Émard Blues Band, Carlisle Miller, contribue aussi un solo de saxophone. Le mélomane averti Claude Rajotte (alors DJ à CHOM FM) est même crédité aux arrangements et à la direction artistique.

[caption id="attachment_4307" align="aligncenter" width="640"]Alain DeRoque et ses danseurs, quelques instants avant leur performance au Téléthon Enfant Soleil de 1984. Alain DeRoque et ses danseurs, quelques instants avant leur performance au Téléthon Enfant Soleil de 1984.[/caption]

Time C.A.P.S.U.L.E. – Night Life Fashion GERMAN (Disques Tracey; 1983)

Le tube de DeRoque publié en anglais, en version instrumentale et.. en allemand! Si le chanteur est invité dans quelques émissions pour en faire la promotion (Lautrec, Pop Express, Michel Jasmin, Téléthon Enfant Soleil 1984), la chanson sera surtout diffusée en Europe où le Maxi-45 tours sera distribué, notamment en France et en Allemagne. On retrouve aussi des pressages au Portugal, en Espagne, au Mexique et en Belgique! Si vous pouvez nous aider à retracer d’autres performances télévisées de Deroque, écrivez-nous!

20b Sex desire 4 pochettes séparéesWEBTime C.A.P.S.U.L.E. – Mr Nuke is a fool (Acétate SNB; 1985?)

Première version d'une ambitieuse création du tandem DeRoque / Lampron abordant la possibilité d'un holocauste nucléaire.

Time C.A.P.S.U.L.E. – Sexual desire (Pluss Records/Select; 1986)

Comparée au démo entendu quelques minutes plus tôt, cette version officielle sonne complètement différente : plus corrosive, on est définitivement dans un habile croisement entre la pop et électro-industriel! On note la présence de Johanne Blouin aux choeurs. Différentes pochettes sont envisagées pour les nombreux pressages; une édition inédite proposais même 4 pochettes différentes qui une fois réunies formaient une peinture de DeRoque légèrement suggestive.

Time C.A.P.S.U.L.E. – Mr Nuke is a fool (WEA; 1985)

Cette version allongée et officielle provient du 12'' et était accompagnée d'un vidéoclip que je n'ai malheureusement pas encore vu.

Lancement_Mr_Nuke_WEB

Time C.A.P.S.U.L.E. – Eat in Africa (1986)

Quelle surprise de retrouver ce titre en face B du simple Mr Nuke : de l'industriel tribal, franchement heavy, qui rappelle le son des formations Front 242 ou Nitzer Ebb! Écoutez le superbe travail du guitariste Lampron qui se lance dans un solo épique en guise de longue conclusion. Ahurissant! Bite in a chunk of crime, is Africa's land the garden of the cushies?

DeRoque – Voyager sans partir (inédit)

Extrait d'un lot de chansons enregistrées vers la fin des années 80 mais demeurées inédites alors que le chanteur réoriente sa carrière en s'impliquant davantage aux studios SNB. Un vidéoclip a néanmoins été réalisé par DeRoque avec tous les effets et transitions possibles! Ce clip serait utilisé comme tutoriel pendant de nombreuses années auprès d'étudiants en cinéma.

[caption id="attachment_4315" align="aligncenter" width="640"]Tournage du vidéoclip de «Mr Nuke is a fool», 1986. Tournage du vidéoclip de «Mr Nuke is a fool», 1986.[/caption]

17 avril 2016: Électro-Pop avec Simon M. Leclerc

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[caption id="attachment_4320" align="aligncenter" width="640"]Simon M. Leclerc & Sébastien Desrosiers. Simon M. Leclerc & Sébastien Desrosiers.[/caption]

Ce n'est pas la première ni la dernière fois que nous recevrons le blogueur Simon M. Leclerc (Psyquébélique, La Jazzthèque québécoise), un habitué de nos studios depuis 2011. Avec lui, on poursuit notre exploration des années 80 pour coincider avec la sortie du documentaire Montréal New Wave (en salles le 29 avril). Au menu, de rares simples électro-pop carburant aux synthétiseurs! Bonne écoute!

SPES -  Contact (Edit; Studio Le Terroir; 1981)  

Un nébuleux duo formé de Michel & Guy Pedneau. Ce dernier est toujours réalisateur au Studio Le Terroir de Chicoutimi (fondé en 1983),  réputés notamment pour l'enregistrement des deux premiers albums de Voivod. On l’invite à nous contacter et à nous en révéler davantage à propos de ce 45 tours!

Men Without Hats – Nationale 7 (Sire Records / Static; 1982/1985)

Avant d'atteindre les sommets des palmarès et une place de choix dans « La nuit des vidéos » à TéléMétropole avec « Safety Dance », le groupe d eMontréal incluait Ivan Doroschuk, Stefan Doroschuk, Roman Martyn et notamment Tracy Howe (guitariste uniquement sur ce simple; aussi un membre de Rational Youth). Voici la version française méconnue de leur pièce « Freeways ».

13047812_10153425023131143_956700973393246668_oRational Youth – Cité phosphore (YUL; 1982)   

Initialement, un duo formé de Tracy Howe (The Normals; Heaven Seventeen) et Bill Vorn (Yves Bilodeau), auquel se grefferont Kevin Komoda et Denis Duran. Ici, le groupe adapte en français sa chanson City of night.

NuDimension – Obsession (Saison; 1984)   

Un projet de studio qui incluait Louie Louie (Louis Rondeau), un ex-membre des formations Octopus (avec Gerry Bribosia) et Les 222’s, ainsi que Marc Fontaine, ancien assistant-gérant des 222's. Relisez et écoutez l’entrevue sur le blogue Psyquébélique.

Fontaine produisait « MusiVidéo » à CFCF, une émission devançant le style et l'approche de Musique Plus. Chaine YouTube recommandée.

Césarez – Si tu sais compter (Bobinason; 1982)     

Un de deux excellent 45 tours pour la chanteuse Diane Cesare. Il existe aussi un « Crazy mix » proposé sur la version 12’’ de ce simple, toujours sur Bobinason.

La Belle & la Bête – La folie des autres (Philips; 1982)      

Version courte de la pièce qu’on retrouve sur le pressage français de l’unique album de cette formation qui comptait sur les talents de Christiane Robichaud (Contraction, VEBB),  et Jean-Alain Roussel. Ce dernier est natif de Port Louis aux Iles Maurice et joue très tôt avec des artistes internationaux comme Cat Stevens, Donovan, Tim Hardin, Bob Marley, 10CC, Julien Clerc puis Robert Charlebois et Céline Dion pour ne nommer que ceux-ci.

On aimerait bien en apprendre davantage sur ce projet musical, curieusement absent de l’imposante discographie du musicien. La parole est à vous M. Roussel.

[caption id="attachment_4323" align="aligncenter" width="640"]Billet ouvert, un extrait de l'album "Plus fort" de 1983. Billet ouvert, un extrait de l'album "Plus fort" de 1983.[/caption]

Marie-Michèle Desrosiers - Billet ouvert (Kebec-Disc; 1983)

Un succès au palmarès pour l'ex-chanteuse de Beau Dommage!

Belgazou – Je suis d’ailleurs (Traffic; 1984)

Il est plus que temps de redécouvrir le catalogue de cette avantgardiste chanteuse pop (Denise Guérin de son vrai nom). Il y a plus que son hit Talk about it...

[caption id="attachment_4330" align="alignleft" width="120"]Merci à Robert Thérien pour cette pochette-photo. Merci à Robert Thérien pour cette pochette-photo.[/caption]

Chiffon - État de choc (Pro-Culture; 1981)

Une composition du multi-instrumentiste Germain Gauthier totalement dans les sillons de la française Lio. 5 simples sont publiés entre 1980 et 1984. Il semble qu'il soit tous chantés par Lise Grégoire (aussi associée au groupe Trans X avec la chanson Josée).

Momo Letist - Klap Klap (Illusion/Transbec; 1982)

Tiens, tiens, mais qu’avons-nous là? Seuls Marie-France Paquin & Ian Cooney sont crédités sur le 45 tours (deux pressages), produit par Ben Kaye. Qui pouvait bien se cacher derrière le pseudonyme Letist? Marie-France Paquin nous écrit : Je me souviens de cette session, mais il me semble que l'enregistrement avait été fait à l’été 1979 et que je l'avais écrite à l’origine pour Beau Flash. C'est Ben Kaye (qui est devenu l'éditeur de Céline Dion) qui m'avait demandé d'écrire les paroles de cette chanson et celles pour le deuxième 45 tours (En dansant un slow). A l'époque je travaillais souvent avec René Angélil et ceux qui l'entouraient. Je ne me souviens pas si je chante sur ces chansons… Merci Mme Paquin! Nous, à l’oreille, on a bel et bien l’impression que c’est vous qui chantiez! ; )

SPES -  Contact (Edit; Studio Le Terroir; 1981) 

Baladodiffusion du 24 avril 2016: L’Envers du New Wave québécois 4 avec Pascal Pilote

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[caption id="attachment_4336" align="aligncenter" width="640"]Le groupe de Sullivan (Val d'Or) Experience Now. Le groupe de Sullivan (Val d'Or) Experience Now.[/caption]

Enfants de la Nuit des Vidéos, j’ai aujourd'hui le privilège de recevoir l’ami-collectionneur et archiviste de la scène alternative des années 70-80 Pascal Pilote pour une quatrième et ultime édition de cette édition spéciale. N'ayez crainte: on a toujours pas fait le tour du sujet! Nous explorerons éventuellement d'autres aspects méconnus de L’envers du new wave québécois... Pour l'instant, on demeure dans le cutting edge, dans la marge, dans l'altern'...

Je tiens à remercier Pascal pour son dévouement, sa générosité et son flair ainsi que tous les collaborateurs et artistes que nous avons contactés depuis quelques années et qui ont accepté de partager leurs archives avec nous! Vos témoignages nous importent et nous vous encourageons à nous écrire ou à laisser un commentaire au bas de cette page. Merci à l'archiviste Martin Lamontagne pour les publicités d'époque. Bonne écoute! 

13048137_10153438130996143_405704310641773025_oDemars – Torn to pieces (Demars; 1983)

Extrait du second disque du groupe de l'Outaouais, le EP anglophone Stories from between the walls. Le groupe était constitué de Michel Demars (claviers, chant), Guy Séguin (basse, claviers), Michel Lanthier (batterie) & Luc Lanthier (guitare). Nous vous recommandons chaudement leurs deux disques!

Experience Now – Temporary (inédit)

Les frontières du new wave ne limitait pas à la métropole et voici un exemple presque boréal gracieuseté de cette formation rock de Val d'Or. Si le groupe n'a enregistré qu'un unique et rarissime 45 tours sur sa propre étiquette, on a appris par le biais d'un article sur le blogue de Félix B. Desfossés, Vente de garage, que le groupe avait performé et enregistré davantage... Allez lire ça!

Innervoice – Don’t go too fast (3rd Wave; 1986)

Extrait de leur unique EP 4 pistes, Nobody Knows. Le groupe incluait Daniel Jobin (claviers), Pierre Bourdon (claviers), Martin Goulet (chant) et François (basse). La révélation alternative de l'année 1986... selon Benoit Dufresne!

Johnny Jaws & the Sharks – Out of love (Viking Records; 1978)

Avons-nous là le tout-premier simple punk québécois... publié quelques temps avant celui des réputés 222's? John O’neil produit et est crédité pour ce projet parascolaire qui associe des professeurs à de jeunes musiciens de Secondaire 2! Cette face A s'approche du son des Flaming Groovies. High energy rock'n'roll!

Underage – Can’t you read between my lines (Underage; 1984)

On demeure dans les obscurités et on se transporte quelques années plus tard en 1984.

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Line Prévost – Robotrock (Dakma; 1982?)

Prévost est une artiste de formation classique, qui mise principalement sur le piano et la danse durant les années 70. Au moment où elle s'associe avec le Conservatoire Vincent d'Indy à Montréal, elle est parallèlement approchée par l'étiquette Dakma pour enregistrer 2 simples en vue d'une comédie musicale. Le spectacle n'aura jamais lieu, mais les chansons sont demeurées. D'abord repéré par l'ami Félix B. Desfossés, Robotrock est un rock à la fois bon-enfant et fonceur, avec des effets audio qui osent juste assez. Ça décoiffe, tout comme l'autre face! Les paroles étaient de Jean Brousseau (cousin de Ginette Reno) et la musique de François Germain. La chanson jouera un peu à la radio, mais Prévost optera finalement pour une carrière en musique classique.On l'a contacté, on attend de ses nouvelles...

[caption id="attachment_4338" align="aligncenter" width="640"]Red Shift, sur scène en 1983. Red Shift, sur scène en 1983.[/caption]

Red Shift – Anachronique (demo CHOM FM; 1983?)

Bien avant les premiers balbutiements de French B et même avant Dissapointed a Few People, Jean-Robert Bisaillon faisait partie du fascinant quintet montréalais Red Shift. Cette chanson, composée par Antoine Caron (aussi un membre de la formation Pop Stress, qu'on salue et remercie!), sera la seule interprétée en français par la formation. Caron précise: Anachronique est une exception car Jean-Robert Bisaillon la chantait. Ian Stephens était vraiment le frontman et lead singer du groupe. je crois que le démo est passé à l'émission New Music Foundation...je n'ai aucune idée de la réponse...probablement aucune! Mary-Ellen Pitts a fait parti du groupe vers le début (et non la fin). On était plus "pop" avec elle, mais après son départ le groupe est devenu plus "dark", heavy et radical.

Pogo – Le japonais (démo; 1981)

Excusez-moi, je parle français, pas japonais. Ja-Po-Nais!! Minimal synth-pop en hommage à la culture japonaise avec une bonne dose d'absurde: on adore! Depuis la diffusion, nous avons retracé les Frères Pogo (connus notamment pour leur 45 tours Gamma, Avez-vous du banane?). Surprise: tous les membres du groupe étaient en studio la journée précédant notre émission!!! Les musiciens performent toujours et projettent de donner suite à leurs enregistrements dans une éventuelle anthologie! Bien entendu, nous y reviendrons dès que nous aurons de plus amples informations.

Beat Direction – Looking for Emma Peel (Hi-Lo Records ; 1984)

Formation Mod de Pointe-Claire avec Bob Andrew, Mark Peters (de Ottawa) & Phil Batty. Ce titre est extrait du premier EP, Long Distance Beat, enregistré à Mtl et mixé en Angleterre.

Artiste mystère (sans label; février 1986)

Tentez de découvrir de qui il s'agit...

8 mai 2016: Mondo DJ

15 mai 2016: Entrevue avec Suzanne Raymond & Jacques Richer du groupe Tchawanie

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Tchawanie_promoSCANweb

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Aujourd’hui, on ajoute une page à l’histoire du rock progressif au Québec, rien de moins! J’ai en effet le rare privilège de recevoir et de réunir pour la première fois devant un micro en plus de 40 ans, Suzanne Raymond et Jacques Richer. Entre 1972 et 1975, mes deux invités ont été respectivement chanteuse/claviériste et bassiste au sein de la formation progressive Tchawanie.

Anti-Rock, Underground, les étiquettes ne manquaient pas pour catégoriser leur style plus tard simplement qualifié de… rock progressif. Bien que leur groupe n’ait jamais eu le luxe d’enregistrer un album à l’époque, les musiciens débarquent en studio avec toute une primeur : un concert complet qui n’a pas été réentendu depuis son enregistrement en 1974 au Studio Tempo (au centre-ville de Montréal) pour une émission diffusée sur les ondes de CKLM. Si les ressources sur le Web en lien avec Tchawanie étaient quasi inexistantes jusqu’à aujourd’hui, j’ose croire que dorénavant cette formation recevra toute la reconnaissance qu’elle mérite! Bonne écoute!

Merci aux membres de Tchawanie pour les photographies ainsi qu'à Louis Rastelli et l'équipe d'Archive Montréal pour la numérisation des articles de 1973 et 1974 extraits du journal Pop Jeunesse.

[caption id="attachment_4369" align="alignleft" width="120"]Ampères. Ampères.[/caption]

Le groupe Tchawanie prend forme en 1972 avec Suzanne Raymond (claviers, chant) et trois frères : Jacques Richer (basse), Guy Richer (percussions) & Yves Richer (guitariste), tous originaires de Repentigny. Avant de se réunir, les musiciens ont tous collaborés à différents groupes dès la fin des années 60. Du lot, Jacques & Yves Richer sont les plus prolifiques, jouant notamment pour les formations Ampères (1967), Les Dirty Shame (1968), Consulat (1969) puis Lovin’Peace (1970-1971). Leur répertoire est alors entièrement constitué d’adaptations de succès internationaux, passant progressivement d'un rock garage à un son de plus en plus agressif.

Aux frères Richer dans le groupe Ampères s'ajoute la voix d'un jeune Michel Dion (frère de Céline) qui sera aussi des Dirty Shame, après un changement de batteur. Dion se joindrait peu de temps après au groupe hard rock Michel & la 4e Volonté, à l'insu de ses comparses, suivant la dissolution des Shame. Jacques & Yves Richer rebondirait en 1969 au sein du quintet Consulat, remportant au passage un concours d'orchestres à Pointe-aux-Trembles! La personnalité rock des musiciens s'intensifierait l'année suivante avec leur nouveau groupe.. Lovin'Peace, plus près du style de Led Zeppelin & Black Sabbath au tournant de la décennie 70. De son côté, Guy, le plus jeune des frères Richer, sera brièvement batteur vers la même époque pour le groupe Mother Goose avant de rejoindre Tchawanie.

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[caption id="attachment_4377" align="alignleft" width="120"]Lovin'Peace, 1970. Lovin'Peace, 1970.[/caption]

De son côté, Suzanne fera ses jeunes débuts sur scène dans des concours de chant en marge de ses études en piano et en chant classique. On la retrouvera plus tard aux côtés de son frère Pierre Raymond dans un duo de chansonniers entre 1967 et 1969. Elle rejoindra par la suite le groupe folk-pop Le Grand Ménage, formé notamment de Brigitte Martin & Jacques Quesnel. Bien qu’elle ne soit pas présente lors de l’enregistrement de leurs deux simples, elle est néanmoins choriste pour le groupe entre 1969 et 1971 et s’impose davantage suivant le départ de Martin qui entreprenait alors une brève carrière en solo avant son décès en 1976.

Bien qu'elle ait assisté aux spectacles des Dirty Shame, c'est surtout par l'entremise de son frère Pierre (un proche ami de Jacques Richer) que Suzanne Raymond sera approchée par les trois frères Richer pour former un groupe alliant son bagage classique au son pesant des garçons. L'époque des reprises était révolue et les musiciens étaient mûrs pour proposer leurs compositions originales, inspirées par l'approche de groupes locaux comme Incubus ou internationaux comme Ekseption et plus particulièrement Emerson, Lake & Palmer.

[caption id="" align="aligncenter" width="640"]LeGrandMenage4PROMObWEBjpg Le Grand Ménage, avec Suzanne Raymond (assise).[/caption]

pop_rock_v3n1_06wAprès quelques semaines de pratique en 1972, le groupe adopte l'année suivante un nom à consonance amérindienne. Suzanne précise: Je voulais un nom en français pour qu'on se démarque des groupes de Jacques qui étaient tous en anglais. Comme on chantait autant dans les deux langues, j'ai proposé qu'on rappelle nos racines avec un nom «neutre». Tchawanie, ça vient de la chanson Ani Kuni de Madeleine Chartrand. Ani couni chaouani...Le groupe a tôt fait d'être recruté par l'Agence Alain Paré, spécialisée dans le booking de groupes hard rock à travers la province. Tchawanie se frottera ainsi à d'autres formations de l'époque de l'écurie Paré comme Expédition, Charlee, Incubus, Dionysos ou Morse Code Transmission. On était en bonne compagnie, ajoute Jacques, et Paré pouvait nous offrir de jouer à toutes les fins de semaines. Leur réputation résonnera jusqu'aux oreilles d'une jeune journaliste rock, Lise Ravary, qui couvre alors la scène underground québécoise pour le journal Pop Jeunesse (l'ancêtre en quelques sortes du magazine Pop Rock). Véritable pionnière dans le métier, elle se lie d'amitié avec la claviériste de Tchawanie et ne manque dès lors plus une occasion pour souligner le talent et l'originalité du groupe dans une série d'articles et entrevues. C'est son dévouement qui, ultimement, m'inspirerait 42 ans plus tard à contacter les membres du groupe afin de mieux documenter leurs parcours alors je la remercie!

[caption id="attachment_4371" align="aligncenter" width="1000"]Tchawanie_promoSCANweb Tchawanie[/caption]

pop_rock_v3n1_10wPar l’entremise de la journaliste, Suzanne Raymond aura même la chance de rencontrer le regretté Keith Emerson en coulisses, suivant un spectacle de ELP au Forum de Montréal en janvier 1974. On discute de technique de jeu et il est même question que le groupe propose ses chansons à une étiquette d’Angleterre… Il existe bien un article soulignant que le groupe est en studio afin d’enregistrer un démo de 4 titres pour une étiquette Anglaise, mais selon les membres du groupe, il pourrait aussi bien s’agir de la même session pour l’émission de CKLM.

Si toutefois vous avez des informations relatives à une bande maîtresse de Tchawanie qui offrirait des enregistrements différents de ceux que nous diffusons ici, écrivez-nous! Ce qui est étonnant, c’est qu’aucune étiquette québécoise n’ait approché les musiciens à l’époque pour un quelconque contrat d’album…

[caption id="attachment_4411" align="aligncenter" width="943"]Suzanne Raymond, Keith Emerson & Lise Ravary, janvier 1974. Suzanne Raymond, Keith Emerson & Lise Ravary, janvier 1974.[/caption]

Pendant deux ans, le groupe performe partout en province, visitant notamment la Gaspésie et la Côte Nord, avec une prédilection pour la scène montréalaise. On les retrouve d’ailleurs à plusieurs reprises chez Rudy’s - La seule place rock à Montréal. On préssent même Tchawanie pour ouvrir pour les anglais Genesis lors de leur passage au Québec, mais le spectacle n’aura finalement jamais lieu. Le groupe ne sera pas non plus invité à se produire pour une émission télévisée; l’anti-rock avait pourtant la cote, mais demeurait l’apanage des stations radios de la bande FM (comme CKLM ou CHOM à Montréal), plus enclines à diffuser intégralement leurs longues compositions.

Vers la fin de 1974, le groupe accueille un cinquième membre à la demande de Suzanne qui souhaite miser davantage sur son rôle de chanteuse. Tchawanie recrute ainsi le claviériste Michel Mailhot et ajoute du même coup un synthétiseur Moog à son arsenal. Cette nouvelle collaboration est toutefois de courte durée alors que Suzanne décide de quitter la formation peu de temps après. Jacques précise : Le fait que Mailhot soit présent lors de notre session chez Tempo me porte à croire que ce concert enregistré fut l’un de nos derniers…

Nous cherchons toujours à identifier l'animateur (et le nom de son émission) qui présentait ces concerts sur les ondes de CKLM dans les années 70. Certains croient avoir reconnu la voix de Denys Bergeron... En attendant sa confirmation, je vous invite à écouter cet extrait.

Les musiciens (sans Raymond) s’accrochent malgré tout et ont tôt fait d’inviter une nouvelle chanteuse à se joindre à eux. Sur les conseils de Lise Ravary, on accueille Diane Bruneault qui, en plus de chanter, joue de la flûte. Le nouveau groupe se renomme bientôt Présage et fait ses débuts à l’été 1975, toujours avec Guy Richer (batterie), Yves Richer (guitare), Jacques Richer (basse), Michel Mailhot (claviers) et leur nouvelle chanteuse.

[caption id="attachment_4413" align="aligncenter" width="947"]Présage, 1975. Présage, 1975.[/caption]

presage-120x120Le groupe performe pendant 2 ans, entre 1975 et 1976, mettant de l’avant de nouvelles compositions toujours plus complexes, catalysées notamment par le jeu singulier de Mailhot aux synthétiseurs. Les musiciens sont bientôt approchés par le producteur Robert Hamel qui leur offre de graver un 45 tours et proposent deux créations assez représentatives de leur son. La ballade Reflets, chantée par Diane, offre quelques moments juste assez planants, mais c’est surtout l’instrumentale Contact qui captive dès la première écoute avec son spectre cinématographique couplé d’entrainants solos de flûte et de claviers.

On vous avait proposé cette chanson dans notre première édition spéciale sur les pressages privés québécois en 2015, médusé devant le jeu des musiciens; avouez que c’est grisant de s’entretenir quelques mois plus tard avec un des pilliers de la formation! Le simple sera disponible chez les disquaires et dans les salles accueillant le groupe en performance; Richer estime que les ventes furent d’environ 5000 exemplaires… Avis aux collectionneurs puisque deux pressages existent : un premier, blanc, au graphisme sobre et un second, orangé, avec le logo du groupe en guise d’étiquette.

C’est l’arrivée du disco qui aura éventuellement raison de Présage; les gens s’habillaient chromé et voulaient maintenant danser… eille, on avait pas entendu ça depuis 10 ans, précise Jacques. Bien que ce dernier ait une certaine aversion envers la nouvelle mode, il accompagne néanmoins à la même époque une jeune et nouvelle chanteuse nommée Joyce Pruneau... avant que celle-ci n’enregistre son premier tube disco sous le pseudonyme de Chatelaine. Une gig, c’t’une gig. Suivant le départ de Mailhot pour la Floride où il continuera à performer, Jacques Richer change totalement de métier et fonde avec un partenaire la compagnie BoJeux qu’il gèrera pendant 32 ans et développera le réseau des boutiques Franc Jeu avec ses frères Guy & Yves. Une famille tissée serré!

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 À suivre...

29 mai 2016: Épisode 161 – Dernière édition régulière sur les ondes de CIBL

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sebastien_Arthur

[caption id="attachment_4430" align="aligncenter" width="900"]DSC_1186 À la vôtre chers Mondophiles![/caption]

Épisode 161... la der des der en édition régulière sur les ondes de CIBL 101,5 FM! Après 6 folles saisons à l'antenne ehh bien oui: l'heure est venue de tourner la page et se réinventer. Toutefois, avant de délaisser ce format 60 minutes qui nous était si cher depuis notre première édition en 2011, je tiens à remercier tous les artistes, artisans, collègues, collaborateurs et auditeurs garants du succès de l'émission... preuve qu'il n'est jamais trop tard pour se réapproprier le riche passé musical québécois! Chapeau bas mes amis, cette émission vous est entièrement dédiée!

J'ai vécu derrière ce micro certains des moments les plus grisants de toute ma vie, rencontré des créateurs influents qui n'avaient pas été contactés, redécouverts ou interviewés depuis 40 ans et plus, mis à jour des documents injustement oubliés quand ce n'était pas carrément inédits, exploré et actualisé tous les styles sans retenu pour révéler les richesse de la scène québécoise et au coeur de ce tourbillon, j'ai senti même modestement que je pouvais faire une différence. Eille c'est pas rien. Je me voyais et me vois toujours comme un agent facilitateur entre hier et aujourd'hui, entre un créateur et un public qui soit dit en passant à la mémoire bien longue. Faut juste lui rappeller...

CIBL a cru en notre projet et nous a offert toute la liberté et les outils pour élaborer Mondo PQ. Vous l'aurez peut-être entendu, la station modifiera éventuellement l'entièreté de sa grille horaire. Rassurez-vous : ce n’est pas la fin de Mondo P.Q. , juste une fin… De nouveaux articles sont déjà en préparation pour ce site Web qui, bien entendu, demeurera en ligne. L’émission sera en rediffusion tout au long de l’été (les mercredis 19h00), mais abandonnera son format actuel en septembre pour mieux se réinventer. CIBL change… et malgré le choc évident chez tous ses artisans - moi le premier! - j’ai choisi de relever ce curieux nouveau défi.

Mondo P.Q. était unique et le demeurera : AUCUNE autre émission au Québec ne scrute de la sorte notre riche patrimoine musical et pourtant l’actualisation de notre passé musical demeure, à mes oreilles, un service essentiel. J’ai encore tant à vous faire découvrir, tellement d’artistes à interviewer et de chansons méconnues à vous dévoiler... Vous avez pas fini d’m’entendre parler…

Alors aujourd'hui, on va revenir au concept original de l'émission élaboré par Mimi la twisteuse et moi. On a rendez-vous autour du tournedisque pour une heure de sélections aussi éclectiques que personnalisées, un buffet de chansons sur mesure pour mes nombreux collaborateurs, collègues, auditeurs & invités, responsables du caractère singulier et du succès de l’émission au fil des ans. Bonne écoute!

[caption id="attachment_4439" align="aligncenter" width="640"]Même Arthur Cossette (Les Jaguars, La Révolution Française, Les Sinners) est passé en studio! Même Arthur Cossette (Les Jaguars, La Révolution Française, Les Sinners) est passé en studio![/caption]

Joel Denis - Je t'envoye la main (Profile; 1970)

Les Hou-Lops – Oh non! (LIVE; 1967)

Pour Robert Thérien, Serge Paquin & Louis Rastelli (ArcMtl), mes historiens/archivistes de service... mais aussi Michel Alario, Félix B Desfossés, Sylvain Lecours, Simon M Leclerc, Eric Fillion et tant d'autres. C’est par tous ces partages qu’on calfeutre ensemble les trous de notre mémoire collective! Voici une captation LIVE sur la scène de l’Hotel Tanguay de Ste-Justine en Beauce! Merci à Gilles Loyon de la page Facebook Groupes de Beauce pour cette découverte.

Donald Lautrec – Je te l’avais bien dit (Jupiter; 1967)

Pour messieurs Richard Baillargeon & Léo Roy. Leur travail colossal à influencé chacune de nos émissions ou presque!

[caption id="attachment_4434" align="aligncenter" width="640"]Avec Maurice Bolduc de CIBL. Avec Maurice Bolduc de CIBL.[/caption]

R-2559198-1290446094.jpegAndré Montmorrency & Denyse Filliatrault – Bitch (BS; 1970)

Ma bougie d’allumage.. mon amie Mimi la twisteuse avec qui j’ai créé, co-réalisé et co-animé 110 éditions entre 2011 et 2014. C’est grâce à son impulsion que j’ai pu réaliser un rêve et me retrouver derrière un micro. Fais jouer ça.. ça fait sortir le méchant!, qu'elle me disait. T'es loin d'être une bitch Mimi, mais t'as tout à fait raison! Merci! xoxo

Michel Pagliaro & the Rockers – Needle in my pocket (RCA; 1980)

Une pièce pour tous mes collègues au micro chez CIBL, mais particulièrement Rory Tremblay, vénérable animateur d'ETC Rock depuis plus de 20 ans!

Publicité – Plymouth quand tu nous tiens (1971)

En hommage à Carlo Bellomo, technicien chez CIBL, mais aussi aux annonceurs qui devaient s'exécuter en direct comme je l'ai fait quotidiennement pour honorer les ententes publicitaires de l'époque. Si vous vous demandez qulle est cette voix que vous entendez aux refrains... il s'agit de nulle autre que la chanteuse Karo!

Le Pouls – Do it (Pacha; 1976)

Do it = fais-le!  Quelque chose qui colle bien au travail de mes collègues Maurice Bolduc & Carlo Bellomo qui m'ont épaulé au cours des années, m'ont aidé à corriger des désastres à quelques minutes de la mise en ondes et surtout m'ont insufflé un peu de confiance au micro par leur bonhumeur. Je pense aussi à mes proches collègues, des créateurs tels Rorry Tremblay d’ETC Rock, André de Sommeillez Matines, Christiane & Marc de Tradosphère, Jean-Baptiste de l’excellent Cabaret Diaspora, Émilie des Électrons Libres et tant d'autres… Bravos!

teasersLe Ministère de l'Éducation du Québec – Écoute bien (Radio-Québec; 1974)

Pour l'ami et collectionneur Gaétan Bricault avec qui j'ai réalisé avec lui 2 fascinantes spéciales sur les pressages privés québécois et passé de nombreuses nuits à écumer d'obscures albums pour en extraire une parcelle de merveilleux.

The Teasers – I love you (1981)

Pour l'ami Pascal Pilote avec qui on a imaginé les meilleures éditions de l’envers du New Wave québécois – de loin, nos spéciales les plus populaires!

Jean Fortier – On vend du vent (Columbia; 1971)

Pour les les artistes croisés au cours des dernières années et aussi pour faire écho à cette touchante lettre que j'ai reçu de la part du légendaire batteur Buddy Fasano – je vous répondrai sous peu!-

Les Alexandrins – Chany (Capitol; 1966)

On avait commencé avec eux il y a 6 ans et on boucle aujourd'hui la boucle avec cette charmante ballade tropicale de la part de Luc et Lise Cousineau.

[caption id="attachment_4441" align="aligncenter" width="900"]Avec Mimi la twisteuse en 2014. Avec Mimi la twisteuse en 2014.[/caption]
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